Aller au contenu

Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on y insérât des plaisanteries et des anecdotes dont j’étais le narrateur un peu malévole. Je dis nettement à la réunion, dont les personnages principaux étaient les futurs rédacteurs de la Minerve : MM. Jouy, Jay, Étienne, etc., qu’à mon sens, tout espoir de fagoter l’empereur Napoléon en roi constitutionnel était une folie, et que tout espoir de l’empêcher de tenter de nouveau les aventures, et de ramener une seconde fois les étrangers à Paris, en était une autre ; qu’il n’y avait qu’une chose à faire, c’était de mettre à profit le coup de vent constitutionnel, pour organiser un gouvernement qui débarrassât la France de l’empereur, et prévînt une seconde invasion.

La branche aînée de la maison de Bourbon étant, non sans raison, tombée dans un grand décri, j’indiquai la branche cadette comme l’unique espoir des gens de bien et de bon sens. Ce n’était pas que je fusse initié à aucun complot ; ce n’était pas non plus que je fusse en rapport intime avec M. le duc d’Orléans. Je lui avais été présenté ; il m’avait accueilli avec bienveillance ; du reste, je le voyais rarement ; mais sa position l’indiquait naturellement dans les circonstances où nous nous trouvions ; je me rappelle même, en ce moment, que,