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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/318

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non moins universelle que les signatures dont il était revêtu. On ne fit aucune attention à ce qu’il pouvait renfermer de sage et de libéral. C’était une charte octroyée ; c’était une nouvelle édition, revue et corrigée, des constitutions de l’Empire. En fallait-il davantage pour défrayer les criailleries d’un public, hélas ! et d’un peuple qui ne se soucie point du fond des choses.

Pour ma part, je le pris au sérieux. J’y trouvai beaucoup de dispositions efficaces et sincères pénétré, dès cette époque, de l’idée que j’ai toujours conservée et suivie, à savoir qu’en politique il ne fallait pas rêver l’idéal, mais tendre au possible avec activité et persévérance, je pris sur-le-champ mon parti ; je laissai là Paris, les mécontents, les discussions, les tracasseries du moment, et j’allai m’établir d’abord à Broglie, puis à Évreux, pour travailler à me faire élire membre de la Chambre des représentants.

La ligne de conduite que je me proposais de suivre était droite et simple. Les deux Chambres, nommées sous l’Empire de l’acte additionnel devaient, à mon sens, s’emparer dès le début de cette œuvre, bonne au fond mais incomplète, profiter de l’embarras des circonstances pour faire