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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/380

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mier homme de son pays, que le désir d’occuper le premier rang et de s’y maintenir.

Henry Brougham, aujourd’hui lord Brougham, était alors dans tout l’éclat de sa renommée et dans toute l’énergie de ses immenses facultés. Rien n’échappait à son activité puissante et presque fébrile. Législation, jurisprudence, arts, économie politique et sociale, sciences naturelles, mathématiques, physique, il poursuivait tous les buts, tous à la fois et en tous sens ; et la riche variété de sa conversation répondait à la prodigieuse diversité de vue et de points de vue de son esprit. Il s’établit à Coppet, et, durant son séjour entrecoupé de diverses excursions, je mis sa complaisance à l’épreuve, en l’interrogeant sur les règles de la procédure anglaise. J’étais alors occupé d’un grand travail sur la liberté individuelle, travail auquel je n’ai donné aucune suite, mais qu’on retrouvera dans mes papiers et dans lequel il y aurait, si je ne me trompe, quelques idées à recueillir. M. Brougham écrivit pour moi, au courant de la plume, un mémoire assez étendu sur ce sujet, et c’est de la lecture de ce mémoire, qu’on trouvera également dans mes papiers, et des conversations auxquelles il donna lieu entre nous, que je fais dater mon ardeur à