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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/85

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leurs, l’empereur partit pour l’armée d’Allemagne.

Je restai à Paris durant la première moitié de la campagne de 1809. Quelques jours après la bataille de Wagram, je fus envoyé à Vienne. C’était l’usage, depuis les dernières campagnes, que chaque semaine un auditeur fût envoyé au quartier général ; il remettait à M. de Bassano le portefeuille où se trouvaient réunies les diverses communications, ministérielles ou autres, que l’archichancelier adressait à l’empereur, et, lorsque l’auditeur choisi pour ce service était bien vu de l’archichancelier, celui-ci le chargeait de répondre aux questions qui lui seraient adressées par l’empereur, et ne lui épargnait pas les conseils. Je n’étais point dans ce cas sans avoir à me plaindre de mes chefs en général, et en particulier de l’archichancelier, j’en étais peu connu. Je partis donc ignorant ce que contenait le portefeuille, sauf les décisions du conseil d’État sur certains points spéciaux, et au risque d’être pris au dépourvu si l’empereur m’interrogeait.

Arrivé à Vienne, M. de Bassano, à qui je remis le portefeuille, me conduisit, vers onze heures du matin, à Schœnbrunn, résidence de l’empereur d’Autriche, alors occupée par son vainqueur. J’at-