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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/90

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n’avait formé qu’une seule intendance. Elle était confiée à M. de Ricci, ami de M. de Jaucourt et de ma famille.

Ce ne fut point, j’ai lieu de le croire, par mécontentement de l’administration de M. de Ricci qu’on la démembra ; ce fut par un motif plus général. L’empereur aimait mieux employer, dans les intendances d’armée, des jeunes gens que des hommes faits ; il les trouvait plus actifs, plus entreprenants, plus ardents à s’opposer aux dilapidations des commissions de guerre, plus résolus à protéger les habitants contre les exigences des généraux et des officiers ;il les excitait lui-même à la résistance ; et, dans les conflits qui naissaient du zèle des auditeurs et des besoins de l’armée en général, c’était aux auditeurs qu’il donnait raison. M. Daru, ayant sous la main deux jeunes gens qu’il voyait oisifs et de bonne volonté, partagea en trois l’intendance de M. de Ricci, sans le moindre scrupule, et sans l’apparence même d’un grief.

M. de Ricci, que je connaissais depuis longtemps, me reçut très amicalement, quand je passai à Presbourg pour me rendre à Raab ; il me donna de fort bons conseils et me remit les travaux statistiques qu’il avait préparés sur le comitat de Raab et d’Eisen-