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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/117

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4° L’inobservation des règles typographiques est, après la coquille, l’une des causes les plus fréquentes de correction : ce fait tient à l’ignorance dans laquelle trop d’ouvriers se trouvent des principes les plus élémentaires de leur art, au dédain même qu’ils affectent à leur égard, à la volonté et au désir de certains auteurs de s’affranchir des prescriptions d’un métier dont ils ne connaissent que des « bribes », à la multiplicité et aussi à un défaut de précision et de fixité de ces prescriptions : celles-ci semblent en effet varier presque à l’infini, avec chaque région, avec chaque ville, avec chaque maison, avec chaque correcteur et, hélas ! presque avec chaque labeur : chacun ou chacune a une marche particulière, ou un ensemble de règles typographiques qui leur est propre : dédale sans fin où se perdent même les meilleures volontés et où s’égarent les esprits les plus avertis.

5° Les mauvaises divisions de mots, l’espacement irrégulier donnent également lieu à de nombreuses corrections ; on peut encore citer les lézardes produites par la terminaison, au même point dans un certain nombre de lignes successives, de mots, à la suite desquels se forme une sorte de ligne blanche inclinée ou verticale, — et dans ce cas appelée rue — du plus mauvais aspect.

De lui-même, à la lecture sur le plomb, le compositeur remédie à un certain nombre des erreurs ou des défectuosités que présente sa composition.

À l’aide de signes conventionnels, le correcteur signale les autres sur les marges des épreuves[1] ; le compositeur en effectue la rectification, suivant l’usage, soit en galée, soit sur le marbre.


I

CORRECTION EN GALÉE


Th. Lefevre pince la galée, « dont la tringle verticale porte sur le rebord de la casse, du cassetin aux espaces au cassetin aux u ». Cette position, ainsi que le remarque Leclerc, « oblige le corrigeur à baisser la tête, à avancer l’épaule droite, tout en bombant disgracieusement le dos.

  1. Voir le Correcteur Typographe : Essai historique, documentaire et technique, chap. vii, p. 277 et suiv.