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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/152

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sur la galée, délie et dispose comme précédemment, afin d’arriver au nombre de lignes nécessaires. Lorsque la composition est compacte, pour éviter de mettre en pâte, une interligne est d’abord glissée le long de la première ligne de texte à repousser.

La longueur voulue réalisée, ou plutôt le nombre de lignes exigé atteint, la réglette est à nouveau appliquée près de la composition ; de la main gauche, le compositeur agit fortement sur l’interligne de pied du texte, de manière à comprimer la composition ; de l’œil, en même temps, le metteur s’assure que la longueur de la page est conforme à la longueur indiquée sur la réglette par l’encoche. La moindre différence en plus ou en moins fait l’objet d’un examen attentif : elle peut tenir à des causes multiples dont les plus fréquentes sont imputables à une erreur d’interligne, à un excédent ou à un manque de blanc sous le folio ou avant un titre, à une intercalation de textes en corps différent de celui de l’ouvrage, à un parangonnage, etc.

b) En principe, chaque page doit se terminer par une ligne de pied : la ligne de pied, constituée par un lingot et complétée par des interlignes, doit être égale à la force de corps d’une ligne de texte ; elle est essentiellement destinée, en raison de sa rigidité, à soutenir l’ensemble de la page et à lui conserver son aspect rectiligne.

Généralement, la ligne de pied, remplacée au début de chaque feuille ou de certains cartons, par la signature de la feuille, compte dans la garniture lors de l’imposition : il est donc indispensable d’opérer à ce moment la diminution du blanc qu’elle représente. L’omission de ce retrait serait fort ennuyeuse, en raison de la fausse manœuvre qu’elle, occasionnerait. Aussi maintes imprimeries ont-elles admis, pour éviter tout désagrément, la suppression pure et simple de la ligne de pied ; on emploie en pied de page une interligne forte, en bon état, qui, bien que moins rigide que le lingot, donne cependant de bons résultats. Au contraire de la ligne de pied, cette interligne compte dans la hauteur de page.

c) La page mise de la longueur voulue est soigneusement dressée, puis liée solidement, placée sur un porte-page et déposée sous le rang ou sur le marbre, attendant le moment d’être tirée en épreuves pour le correcteur ou l’auteur.

L’arrangement des pages sous le rang ou sur le marbre diffère légèrement suivant les imprimeries. Ainsi qu’on l’a vu précédemment, les pages sont disposées par piles de 4 ou de 8 pages, rarement plus.