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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/167

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xxxxb) En chassant, on rejette en tête de page la dernière ligne, pleine, de la page précédente : on augmente les blancs des titres, des alinéas, des notes ; on fait une ligne en plus, en espaçant plus fortement quelques lignes d’un alinéa dont la dernière est déjà pleine ou presque pleine.
xxxxc) Dans l’impossibilité où il se trouve d’utiliser l’un ou l’autre de ces divers artifices, le metteur reporte, au-dessus de la ligne courte, la dernière ligne de la page précédente et remplace celle-ci par un blanc de valeur égale comme force de corps ; une note spéciale inscrite sur l’épreuve prévient le correcteur ou l’auteur qui, s’il le juge utile, modifie sa rédaction pour remédier au défaut signalé.
xxxxd) Lorsqu’aucun des artifices indiqués ici n’est possible et que l’auteur refuse d’apporter à son texte une disposition nouvelle, le metteur en pages examinera la possibilité d’avoir ou deux pages longues ou deux pages courtes.

16. Les pages courtes ou longues s’établissent de préférence en regard l’une de l’autre, et non point l’une derrière l’autre, comme le veillent nombre de typographes. Th. Lefevre estime que « la différence de longueur de deux pages en regard est beaucoup plus sensible à l’œil, quand on ouvre un volume, que le foulage de la ligne en plus qui résulte d’une page longue sur une page courte, surtout si le papier doit être satiné ».

L’objection paraît un peu spécieuse : si l’on peut admettre qu’elle est vraisemblable pour un texte dont la force d’œil et l’interlignage sont importants, il faut bien reconnaître qu’elle n’est d’aucune importance pour un caractère de corps moyen et surtout faible. D’autre part, quelque précaution que l’on prenne lors du tirage, le foulage de la page longue sera toujours visible sur la page courte, et incontestablement le lecteur se rendra compte de l’artifice ; d’ailleurs, de nos jours, il n’est plus possible d’invoquer le satinage. Enfin, une différence de pliage, toujours possible, annulera la régularité escomptée des deux pages en regard.

17. Dans les textes à plusieurs colonnes, alignements, tables des matières, catalogues, index, etc., on applique, en ce qui concerne les lignes de tête de chaque colonne, les règles précédentes.

18. Une ligne pleine, dont le texte termine un alinéa, peut figurer en tête de page, si le texte suit immédiatement par un nouvel alinéa.

19. Une règle assez suivie autrefois ne permettait pas de terminer une page par une ligne creuse dont le dernier mot était suivi d’un deux