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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/206

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e) Au sortir de la presse, dès qu’une épreuve vient d’être terminée, le caractère — aussi bien pour sa conservation que dans un but de propreté indispensable au travail — doit être lavé et rincé.

Le conducteur passe légèrement sur la forme une brosse imprégnée d’essence ; il enlève ainsi l’excès d’encre et, le cas échéant, nettoie les zincs ou les gravures qui souffriraient d’un lavage à la potasse et à l’eau courante, nécessaires cependant pour débarrasser le caractère de toute trace d’encre, surtout de la poussière du papier et aussi des restes d’essence ou de pétrole.

Pour un lavage convenable, il suffit d’avoir une bonne brosse, de la potasse assez forte et de l’eau en abondance.

La brosse sera assez large pour être maintenue dans la main droite et assez haute pour qu’on ne soit pas exposé à égratigner le caractère avec le bois ni à se raboter les doigts sur l’œil de la lettre.

La potasse utilisée, liquide ou consistante, est diluée dans l’eau ; on emploie également le potassium allongé d’eau en quantité suffisante. La potasse sera à bonne dose, afin qu’elle nettoie suffisamment sans cependant laisser trace de caustiques plus ou moins dangereux. Avec une solution à trop haute dose, quelques heures après un rinçage insuffisant, la potasse constitue une sorte de poudre blanche qui bouche l’œil du caractère et risque d’avarier les déliés de la lettre employée dans cet état. Une solution faible n’enlève que superficiellement l’encre et les poussières qui se sont glissées entre chaque lettre.

Pour obtenir une dissolution au degré convenable, on verse une quantité donnée d’eau dans un récipient, on trempe deux doigts dans ce liquide, et on verse doucement la potasse jusqu’au moment où les doigts glissent l’un contre l’autre comme enduits d’un corps gras. La brosse est trempée dans cette solution, puis une première fois passée à plusieurs reprises sur la forme en un mouvement circulaire, et une deuxième fois dans le sens des lignes de la composition ; les bois, les garnitures, le châssis sont également lavés.

Après ce premier nettoyage, la forme est à l’aide de la brosse passée à l’eau ; puis elle est rincée convenablement, soit en la soumettant à l’action d’un jet puissant, soit en l’inondant d’une grande quantité d’eau.

Quelque bien lavée à la potasse que soit une forme, elle sera mal nettoyée si le rinçage est insuffisant : la distribution qui en sortira sera désastreuse, et les doigts des compositeurs noircis et rongés par le mélange d’encre, de potasse et de pétrole ou d’essence en diront assez sur la négligence de l’imprimeur.

Il est indispensable de rappeler ici que les gravures sur zinc ne