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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/241

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justification, une compression bien moindre en raison de la butée qui ne tarde pas à se produire sur chacune des extrémités des interlignes ; une garniture latérale de longueur, même très légèrement inférieure à la hauteur de la page, présenterait un grave inconvénient : elle ne pourrait s’opposer à l’échappement des lettres latérales des lignes de tête ou de pied ; les interlignes de ces mêmes lignes glisseraient, produisant des chevauchements d’aspect fort désagréable ; avec un texte compact, un soleil, une mise en pâte en seraient le corollaire presque obligé.

Des garnitures ou des lingots sont également placés aux extrémités — base et côté — libres des pages, entre les bandes du châssis ; on réserve seulement l’espace nécessaire pour les biseaux et les coins de serrage.

Une recommandation qui a son importance, et qui cependant est fort rarement mise en pratique, est celle de « mettre de la monnaie dans le côté, de première ».

« Mettre de la monnaie » consiste tout simplement à « jeter des fractions de 12 points dans les blancs où l’on pourrait faire usage des garnitures sur un nombre exact de cicéros » ; pour mettre, par exemple, un blanc de 6 douzes, on utilisera un 4, un 1, deux lingots de 6 points, ou toute autre combinaison.

Cette manière de faire n’est certes point obligatoire, mais elle a son utilité et ses avantages : elle permet au conducteur de « faire son registre » à coup sûr et beaucoup plus rapidement. Les modifications dans les blancs auxquelles il est parfois obligé afin de « faire tomber une page première sur la page correspondante côté seconde, sont plus aisées ; si même la « monnaie » est suffisante, le registre est parfait au premier coup, sans tâtonnement et sans dérangement inutile.

Lorsque les nécessités du matériel, la longueur de la justification ou d’autres motifs obligent à l’emploi de garnitures ou de lingots en deux morceaux, il est indispensable d’utiliser des pièces de justification dissemblable. Ces pièces sont toujours, comme les interlignes dans la composition, croisées par opposition de longueur. Les garnitures latérales ne sauraient présenter entre elles le moindre vide, sous peine d’aider au glissement d’une interligne ou de laisser échapper une lettre. Par contre, dans les têtières un léger intervalle peut exister entre chacune de leurs fractions qui, de préférence, seront rapprochées clés extrémités des lignes. Une têtière, en un seul morceau, mais de longueur inférieure à la justification, est « poussée de préférence du côté du folio ».

Les interlignes, qui, le cas échéant, complètent un blanc de garniture, sont toujours placées près de la composition.

La forme garnie, on place les biseaux.

La garniture terminée, l’imposeur s’assure d’un coup d’œil que