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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/242

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l’ensemble est régulier, qu’il n’a commis aucune omission, et il se prépare à délier les pages.

L’ordre dans lequel les pages sont déliées est le même que celui suivi lors du placement des garnitures. L’imposeur commence, au côté droit, par la page la plus voisine de la barre médiane et la plus éloignée de lui : page 10 pour un côté de deux, et page 12 côté de première.

De la main droite il saisit le bout saillant de la ficelle qu’il tire doucement, pendant que la main gauche largement étendue maintient l’ensemble de la page, et plus particulièrement les bords, afin que rien ne s’échappe ou ne tombe. À chaque tour, la main gauche, se lève pour le passage de la ficelle, puis se replace aussitôt. En déliant, il est indispensable, de temps à autre, même presque à chaque tour de ficelle défait, de rapprocher la garniture légèrement ou de pousser la page soit vers la barre, soit vers le fond, si quelque accident est à redouter. Pendant, ce temps, les yeux ne doivent pas abandonner la composition, afin de vérifier s’il ne se produit point de chevauchement, ou si quelque malencontreuse lettre ne va pas disparaître entre la page et la garniture.

Au cours de ces diverses opérations, la composition doit être poussée parfaitement d’équerre : il faut éviter avec le plus grand soin en effet, surtout dans un texte plein, que la lettre ne se « couche », car alors, le caractère portant à faux, la lettre pique au tirage malgré la mise en train, l’œil placé obliquement s’écrase en une partie, alors que l’autre paraît imparfaitement.

La page déliée, elle est franchement poussée vers la barre médiane et sur la garniture de pied ; puis le blanc de fond est appuyé le long de la composition, ainsi que le blanc de tête. La page 10 (ou 12) en place, on passe à la page 15 (ou 13) qui, déliée, est serrée également sur la barre médiane et poussée sur la têtière, pendant que la garniture du petit fond est rapprochée d’elle, et la garniture de pied appuyée sur la dernière ligne. On délie ensuite successivement la page 7 (ou 5), puis la page 2 (ou 4), en répétant toujours les mêmes opérations.

Les pages du côté droit en place, on ajuste, le long des garnitures latérales et de pied, le grand biseau sa partie forte vers la barre (c’est-à-dire vers le pied de la page 5 ou 7), puis le petit biseau sa partie forte vers la barre médiane. Avec le bout des doigts, parfois doucement avec la paume de la main, les pages sont légèrement battues, pour bien dresser la composition et descendre les quelques espaces levées au cours de ces différentes manipulations.

Les coins de côté, puis ceux de pied sont intercalés à la main entre le biseau et le châssis ; s’il est nécessaire, une légère pesée effectuée à l’aide