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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/377

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La division entre deux monosyllabes élidés et un nom ou entre un monosyllabe élidé et un nom, réunis par une apostrophe, est également défendue. On aura donc :

Puisque / j’vous / dis / qu’j’vous / aime,


et non pas :

Puisque j’- / vous dis qu’- / j’- / vous aime,
xxx Voilà ce que j’ne veux pas ; vous apprendrez qu’-
j’ne badine pas.

Lorsqu’une voyelle ou une syllabe est élidée dans le corps d’un mot, la division ne saurait non plus être tolérée après l’apostrophe :

Bonjour, M’sieu.

Il n’est également pas d’usage de diviser après une apostrophe indiquant l’élision d’une voyelle ou d’une syllabe muette à la fin d’un mot reproduit en langage populaire :

À vot’ aise, agissez com’ ça.

21. Toute coupure de mot donnant comme rejet, au début de la ligne, une syllabe muette de deux ou de trois lettres, même suivies d’une ponctuation, d’un signe orthographique ou d’un renvoi de note, doit être évitée :

poursui- / vre, don- / ne, appel- / le, man- / ges.

Certains auteurs — et cet usage, peu recommandable en somme, s’est établi aujourd’hui dans un grand nombre d’imprimeries — tolèrent une syllabe muette divisée, rejetée au commencement de la justification, lorsqu’elle comporte quatre lettres et qu’elle est suivie d’un signe orthographique :

vien- / nent, man- / gent, vi- / vres.

Si l’usage de ces divisions est toléré, l’abus ne saurait en être permis ; on doit, au reste, les proscrire impitoyablement en fin d’alinéa, lorsqu’elles sont isolées dans une ligne creuse.

22. Les coupures de mots, même non muettes, ne comportant qu’une seule syllabe, rejetées en ligne creuse, sont difficilement supportables. Les lignes « volées » ou « à voleur » sont une source de contestations incessantes entre compositeurs et correcteurs.