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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/376

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Sans doute, la lettre t et, la lettre s ont plusieurs prononciations, et, au reste, ce ne sont pas les seules. M. Greffier aurait pu ajouter : 1° c, qui a le son de k devant a, o, œu, ou, u (lorsque la cédille manque), cadeau, code, cure ; de s devant c, i et y, coercition ; de g dans second et ses composés ; — 2° g a le son doux du j devant e, i, y : gerbe, gilet, vengeance ; de gue, devant a, o, u, ou : gamelle, gargousse, vagabond, etc. — En divise-t-on moins avant ?

Il semble bien dès lors que M. Greffier fait erreur, et qu’il n’a pas suffisamment médité les quelques lignes du Manuel de M. Froy, que pourtant il cite. La division avant ou après x, précédé et suivi d’une voyelle, n’est point défendue seulement parce que cet x a plusieurs prononciations, de même que les lettres t, s, c, g, mais bien parce qu’il est une consonne (double) se dédoublant (dans la prononciation) pour appartenir à deux syllabes différentes (dédoublement que la division imprimée ne peut indiquer), ce que ne peuvent faire t, s, c, g, qui sont des consonnes simples. M. Greffier en conviendra aisément.

Y, dans le corps d’un mot, et accolé de deux voyelles, se prononce comme deux i : crayon (crai / ion), croyance (croi / iance), voyage (voi / iage), prévoyance (prévoi / iance). Là encore, il n’est pas possible d’indiquer, par la division, à quelle syllabe, la première ou la seconde, appartient l’y faisant fonction de deux i.

19. Si, au contraire, la lettre qui suit x ou y est une consonne, la division peut être effectuée sans inconvénient :

  ex-cellent, hy-draulique, sy-nonyme,
ex-ception, hy-pocrisie, sy-métrie.
ex-trémité,

Dans ce cas, l’x : a le son du c simple : excellent (ec / cellent), exception (ec / ception), extrémité (ec / trémité ou, à la rigueur, ecs / trémité) ; et l’y se prononce comme i : hypocrisie (hi / pocrisie), hydraulique (hi / draulique), symétrie (si / métrie).

20. On ne divise jamais après l’apostrophe, lorsque celle-ci est suivie d’une voyelle :

  presqu’-île, jusqu’-ici, entr’-ouvrir,
puisqu’-elles, s’entr’-aider, qu’-environ.
lorsqu’-ils,

Mais le compositeur peut diviser après l’apostrophe suivie d’une consonne :

grand’ — / mère,xxxgrand’ — / messe,xxxgrand’ — / rue,
grand’ — / place[1].
  1. Le trait vertical indique le mot ou la lettre pouvant se trouver en fin de ligne avant la régularisation de l’espacement, la justification définitive et l’observation des règles énumérées ici.