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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/379

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29. Lorsque les abréviations ne comportent que deux syllabes, il est préférable, autant que possible, de ne pas séparer ces deux syllabes. L’abréviation, souvent peu compréhensible par elle-même, devient, après la division, méconnaissable : elle est alors la cause de fréquentes et grossières erreurs.

30. En résumé, pour le bon compositeur et pour le correcteur, la règle de la division des mots repose sur les principes suivants : 1° une syllabe de deux lettres au moins en fin de ligne ;une syllabe de trois lettres au moins au début de la ligne ; éviter que cette dernière soit muette ; 3° aucune division rejetant en ligne creuse une syllabe isolée même non muette.

31. La division ne saurait être tolérée dans les lignes de titre en vedette : il semble, en effet, que presque toujours on ait la faculté de disposer ces titres de façon à éviter une coupure. — Dans les titres de trois lignes et plus, composés en sommaire, la division est forcément tolérée lorsqu’elle est obligée.

32. Le metteur en pages et le corrigeur doivent éviter, autant que possible, de diviser un mot d’une page à la suivante. En aucun cas, une division muette, même de quatre lettres, suivie d’une ponctuation, ne saurait être autorisée dans ces conditions.

33. Si on a limité à trois au plus le nombre des divisions pouvant se suivre immédiatement dans une composition, il est bien évident que l’on n’a jamais pu songer à limiter le chiffre des divisions pouvant figurer dans une page de texte : ce nombre doit être aussi peu élevé que possible ; mais là doivent se borner les désirs du praticien et du théoricien.

34. Les principes qui viennent d’être exposés sont les plus usuels ; il ne saurait, en effet, entrer dans la pensée de chercher à étudier tous les cas qui peuvent se présenter et même de poser des règles, quelles qu’elles soient d’ailleurs, pour les divisions si nombreuses et parfois si embarrassantes qu’exigent les lignes étroites, les justifications à deux colonnes, les habillages de gravure, les têtes de tableaux, les manchettes, les notes marginales, etc. Dans ces circonstances le typographe doit seul être juge de ce qui peut être toléré ou de ce qui est rigoureusement proscrit ; c’est alors qu’il fera preuve de bon goût et de capacités professionnelles sérieuses ou qu’il se révélera inférieur à sa tâche, ce que nous ne saurions croire et encore moins admettre.

35. Bien que le sujet soit légèrement en dehors de la matière qui vient