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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/450

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Certains auteurs typographiques préconisent et quelques éditeurs exigent l’emploi de la capitale à l’article faisant partie intégrante du titre.

Le bas de casse est employé par Frey et Boucher, par E. Desormes, par L. Chollet, par Daupeley-Gouverneur, par J. Claye, E. Leclerc.

Par contre, Théotiste Lefevre, Jean Dumont, A. Muller et D. Greffier utilisent ou conseillent la grande capitale. Ce dernier auteur écrit à ce sujet[1] :

« Le premier mot d’un titre prend toujours la capitale :

J’ai vu jouer Les Femmes savantes. »

D’après certains, une anomalie existerait entre, le « principe de reproduire le titre dans toute son intégralité » et l’obligation de se « soumettre à la contraction de l’article » dans le cas suivant :

Le premier acte des Femmes savantes.

Ces objections paraissent un peu spécieuses. Les articles le, la, les, dans un grand titre, un faux titre ou un titre de départ, comportent une grande capitale initiale, parce qu’ils figurent au début d’une phrase, ou plutôt d’un membre de phrase, et l’obligation de la capitale tient à une raison d’ordre grammatical. Il ne semble point qu’il soit nécessaire, au cours de la narration ou du discours, de pousser à l’extrême le souci d’une reproduction dont le moindre inconvénient est parfois l’abus d’un nombre exagéré de grandes capitales venant fatiguer l’œil du lecteur, sans aucun souci ou gain de clarté.

Il faut remarquer, d’ailleurs, que si le bas de casse est conservé pour l’article simple le, la les, il est maintenu également avec l’article contracté du, des ; la seule différence est l’emploi de l’italique dans un cas, et dans l’autre celui du romain, emploi dont les règles ont été énoncées au chapitre précédent[2]. L’objection eût été peut-être de plus d’importance si les articles indéterminés un, une, avaient été mis en ligne de compte ; mais, dans ce dernier cas, il eût fallu envisager également la nécessité d’utiliser la grande capitale initiale pour les adverbes, les prépositions et les locutions diverses qui peuvent se rencontrer au début de l’intitulé d’un titre[3] :

En écrivant son roman si passionnant Au-delà de l’Atlantique, l’auteur ne songeait point que, quelques années plus tard, un de ses imitateurs, dans un volume similaire, Pour la plus grande France, soutiendrait une théorie…

49. Si, au lieu d’être accompagné d’un déterminatif, le nom est suivi d’un adjectif ou d’un participe, ces derniers s’écrivent avec une lettre bas de casse initiale :

les Précieuses ridicules,xxxxxxxxxxJérusalem délivrée.

50. Aux dénominations d’ouvrages littéraires, d’œuvres musicales,

  1. D. Greffier, Règles de la Composition typographique, p. 32 (A. Muller, édit., Paris).
  2. Voir le chapitre xv, De l’Italique, p. 401 et suiv.
  3. Sur ce même sujet, voir le chapitre xv, De l’Italique.