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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/491

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Sous les auspices du Ministère des Travaux publics, le Service des Mines — qui constitue l’un de nos corps d’ingénieurs les plus réputés — publie une revue mensuelle intitulée Annales des Mines. Précisément, dans un article consacré aux abréviations symboliques adoptées par le Comité international des Poids et Mesures, un auteur écrivait, il y a une quinzaine d’années :

D’après une terminologie bien connue, on pourrait créer le mégamètre, qui vaudrait 1 000 000 mètres ou 1 000 kilomètres ; mais cette unité nouvelle ne suffirait pas dans tous les cas.

Quelle raison d’exprimer au long dans cette phrase les termes du système métrique mètres et kilomètres, alors que dans les citations précédentes, tirées des Mémoires et Travaux de la Société des Ingénieurs civils et des Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, ces termes sont constamment imprimés en abrégé : 3 m, 15-16 g, 30 km, etc. ?
xxxx Des trois méthodes laquelle doit être suivie ?

Et, dans ces mêmes Annales des Mines, n’est-il point plaisant de lire ces lignes imprimées avant le tableau synoptique des abréviations métriques :
xxxx « Les abréviations qui désignent les unités du système métrique ont été établies depuis longtemps par le Comité international des Poids et Mesures et sont fréquemment employées. Cependant elles ne sont pas aussi généralement connues qu’il serait désirable ; le tableau devrait en être affiché dans tous les ateliers de typographie, afin que les compositeurs ne modifient pas des abréviations correctes sur les manuscrits. »
xxxx L’auteur de cette remarque eut évidemment des illusions.
xxxx Si les revues scientifiques ont paru enregistrer avec le plus vif empressement la circulaire de 1906 et le décret de 1903, il n’en faut pas moins affirmer que, dans la pratique, elles ne laissaient échapper aucune occasion de les méconnaître, de se soustraire volontairement à leurs prescriptions ou de les appliquer à leur manière. Ce n’est certes point dans les imprimeries, à l’usage des typographes ou des correcteurs, que devrait être affiché un tableau des abréviations métriques, mais dans les salles de rédaction des journaux savants qui, malgré toutes les prescriptions, n’ont rien modifié et prétendent ne rien modifier à leurs pratiques de jadis.

II. On peut supposer dès lors que ce fut pour donner satisfaction à des réclamations vraiment fondées que, le 2 avril 1919, fut publiée une nouvelle Loi sur les unités de mesures ; un décret du 26 juillet de la même année complétait la réglementation par l’établissement d’un tableau général des unités commerciales et industrielles, dont voici la reproduction à peu près complète :

multiples et sous-multiples décimaux[1]
Méga 
 M.
 
Déci 
 d.
Hectokilo 
 hk.
Centi 
 c.
Myria 
 ma.
Milli 
 m.
Kilo 
 k.
Décimilli 
 dm.
Hecto 
 h.
Centimilli 
 cm.
Déca 
 da.

  1. Cette première énumération constitue la liste de ce que nous appellerons l’abréviation type du préfixe servant à la formation des multiples et-sous-multiples.