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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/501

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Certains compositeurs discernent difficilement ce que l’on entend par ce genre de travaux. Ce qui caractérise les statistiques, c’est le groupement, la répétition d’une quantité plus ou moins élevée de nombres relatifs à un objet commun et entre lesquels on établit une comparaison en vue d’un résultat, d’un but, d’une preuve.

D’après L. Chollet[1], dans les ouvrages de pure imagination, dialogués ou non, les nombres isolés se mettront en toutes lettres ; mais, si « les nombres y figurent à titre de dates, de degrés, de statistique ou de dénombrement quelconque, on se servira de chiffres arabes comme dans les ouvrages scientifiques ».

Tassis, Th. Lefevre et, avec eux, E. Leclerc, E. Desormes, V. Breton recommandent de manière générale, pour les dénombrements, l’effectif d’une armée, la composition en lettres.
---- Tassis donne ces exemples :

On comptait à bord de ce bâtiment quatre officiers, vingt-deux marins, trois mousses, un aumônier et huit cents passagers militaires, destinés à l’armée d’Orient…
---- L’armée se composait de trente mille hommes dont environ le quart de cavalerie.


Th. Lefevre, celui-ci :

L’effectif de l’armée se composait de quarante mille hommes, dont vingt-cinq mille fantassins, dix mille cavaliers et cinq mille artilleurs…


Desormes, cet autre :

L’armée du traître Bazaine comptait cent quarante mille hommes…


et Breton le suivant :

On comptait à bord dix-huit officiers, quatre-vingt-douze marins, vingt-deux mousses, huit cent quatre-vingt-quatre passagers militaires.

Mais tout aussitôt Breton ajoute : « Il est fait exception à cette règle pour les ouvrages de statistique, où la grande quantité de dénombrements prendrait trop de place et nuirait à la rapidité et à la clarté de la lecture. »
---- À l’exemple de V. Breton, les auteurs cités font à la règle qu’ils ont posée les réserves suivantes :
---- Desormes : « … On ne met les nombres en chiffres que quand ils présentent la forme d’une statistique »…
---- Leclerc : « … Se mettent en chiffres les nombres d’une statistique, les énumérations »…
---- Th. Lefevre : « Dans certains ouvrages spéciaux, statistiques ou autres, où les nombres sont fréquents, il est bon, au contraire, de les mettre en chiffres, parce qu’ils sont plus facilement comparables. »

  1. Petit Manuel de Composition, p. 92.