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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/503

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À l’appui de ces observations on peut citer l’exemple suivant :

Il y avait là un archevêque, neuf évêques et deux abbés mitrés, en tout douze prélats.

L’énumération, certes, est caractéristique ; cependant il ne faudrait pas hésiter, si elle est isolée dans un texte, à conserver en lettres les nombres qu’elle contient : la lisibilité de la phrase ne gagnerait rien ou presque rien à l’emploi des chiffres ; le bon goût, l’esthétique, le coup d’œil perdraient davantage, en raison du « peu de longueur des mots ».
---- Il en serait tout autrement avec la phrase suivante, dans laquelle les chiffres qui ne sont ni des mots courts ni des nombres ronds, perdraient singulièrement de leur facilité de lecture à être exprimés en lettres :

La société, qui compte à peine dix années d’existence, compte déjà parmi ses membres 2.376 hommes, 1.991 femmes et 777 enfants, en tout 5.147 personnes.

De ces réflexions on doit conclure : « On peut mettre en lettres les effectifs d’armées, les dénombrements, disséminés dans le cours d’un ouvrage, si ces effectifs, de manière générale, comprennent des nombres ronds n’ayant, aucun terme de comparaison avec d’autres nombres de même nature. »

Cette exception n’est plus applicable lorsque la phrase indique une répartition par arme de l’effectif d’un corps de troupe, par profession du chiffre d’une population, etc., formant par là en quelque sorte une énumération ; il y a lieu alors d’écrire ces nombres en chiffres suivant la règle.

30. Les dates, les millésimes :

La bataille de la Marne débuta réellement le 6 septembre 1914, jour d’offensive générale ; elle se termina le 11 septembre par la retraite de l’ennemi sur toute la ligne.

Entre les tranches de trois chiffres les millésimes ne prennent ni point ni virgule, et ils se groupent sans aucune espace :

M. Deschanel a été élu président de la République le 17 janvier 1920.
---- Le 2 août 1914, la mobilisation de l’armée française…

31. Les sommes :

La journée du Petit Drapeau belge produit 3.309.000 francs ; le Dimanche du 75 (7 février 1915) rapporte 3.500.000 francs.
---- Du 1er août, au 3 décembre 1914, nos importations ont atteint 1.385.274.000 francs, contre 3.510.432.000, pour la période correspondante de 1913.
---- Les sommes allouées aux familles des mobilisés sont de 1 fr. 25 pour la femme et de 0 fr. 50 pour chaque enfant, vivant au-dessous de seize ans.
---- Le prix du bœuf, première qualité, était, en février 1915, de 2 fr. 12 ; celui du mouton, de 3 fr. 16 ; celui du veau, 2 fr, 96.