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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/596

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Elle est féminine, si elle se termine par un e muet ou par un équivalent, es, ent :

La satire ne sert qu’à rendre un fat illustre ;
C’est une ombre au tableau qui lui donne du lustre.

4. Les rimes sont dites :

a) Plates, suivies ou jumelles, quand deux vers à rimes féminines de même consonance viennent l’un après l’autre et sont suivis immédiatement de deux autres vers à rimes masculines, ou inversement, les rimes se succédant dans cet ordre régulier du début à la fin de la pièce de poésie :

Seigneur, la vérité doit ici s’exprimer :
J’avais fait ce dessein avant que de l’aimer ;
A mes plus saints désirs la trouvant inflexible,
Je crus qu’à d’autres soins elle serait sensible.

b) Croisées, ou entrelacées, si un vers à rime masculine suit un vers à rime féminine, ou réciproquement, la correspondance de la rime se trouvant établie de deux en deux vers :

J’ai vu mes tristes journées
Décliner vers leurs penchants ;
Au midi de mes années,
Je touchais à mon couchant.

c) Redoublées, lorsque deux vers à rimes de même consonance sont intercalés entre deux autres vers terminés tous deux par une rime semblable, mais de genre contraire à celles qu’elles enserrent :

Quel astre à nos yeux vient de luire ?
Quel sera, quelque jour, cet enfant merveilleux ?
Il brave le faste orgueilleux,
Et ne se laisse pas séduire

d) Mêlées, si les vers à rimes semblables ne se succèdent dans aucun ordre régulier, plus de deux vers avec rimes de même nature ne devant en aucun cas se suivre immédiatement.
xxxx Les autres genres de rimes, d’un emploi beaucoup moins fréquent, ne sauraient trouver place ici.

5. Les vers de 12, 11, 10 et 9 syllabes sont partagés plus ou moins également en deux fractions, ou hémistiches (moitiés de vers), par un repos, ou césure, obligatoire.