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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/618

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en moins, en se basant de même sur le vers de 12 pieds ou alexandrin, qui ne subit pas ordinairement de renfoncement[1]. »

M. Brun : « Les vers se renfoncent selon leur mesure : les alexandrins commencent en ligne ; ceux de 10 syllabes se renfoncent de 2 cadratins ; ceux de 8, de 4 cadratins ; ceux de 7, de 5 cadratins ; ceux de 6, de 6 cadratins. Quand on est gêné par une justification trop étroite, on ne renfonce que par 1/2 cadratin[2]. »

J. Dumont : « … La rentrée des vers plus petits se fait ensuite à raison de 1 cadratin par syllabe. » — Et en note : « Lorsqu’on est gêné par une justification étroite, on peut réduire la rentrée à 1/2 cadratin par syllabe. »

J. Claye : « … Au-dessous du vers de 12 syllabes, le renfoncement augmente suivant la réduction du nombre de syllabes : la proportion est de 1 cadratin par syllabe… » — Puis plus loin : « Cependant cette mesure n’est pas absolue : il est des cas où, selon le caractère et l’étendue de la justification, le renfoncement de 1 cadratin est réduit seulement à 1/2 cadratin. »

D. Greffier : « Le vers de 12 syllabes se compose ordinairement sans renfoncement, et le renfoncement est de 1 cadratin par syllabe en moins pour les autres vers. » — Et quelques lignes plus bas : « Quelquefois on ne renfonce les vers que de 1/2 cadratin par syllabe en moins de 12… »

E. Desormes : « Il y a bien un moyen mécanique qui consiste à faire renfoncer les vers de 1/2 cadratin par chaque syllabe en moins, mais ce moyen n’est pas toujours applicable, car il choque l’œil trop souvent… Ce renfoncement est insuffisant et nous nous prononçons pour le cadratin, qui tranche davantage et ne prête à aucune équivoque. »

Ces six auteurs sont, on le voit, plutôt favorables au l’enfoncement par cadratin, — l’emploi du 1/2 cadratin n’étant qu’exceptionnel, — et le dernier, M. E. Desormes, reconnaît nettement sa supériorité au point de vue de la clarté et de l’esthétique, ce que l’on ne saurait jamais négliger, surtout, en typographie.

Voyons encore quelques opinions[3] :

H. Fournier : « Elle (la méthode) consiste à renfoncer les vers en raison des syllabes qu’ils ont en moins que l’alexandrin : c’est-à-dire le vers de 10, de 1 cadratin 1/2 ; celui de 8, de 3 cadratins ; celui de 7, de 4 ; et les autres en suivant à peu près cette progression… »

V. Breton, professeur à l’école Estienne : « On appelle renfoncer un vers,

  1. Petit Manuel de Composition, p. 95. — M. L. Chollet confond le mot pied avec le mot syllabe ; tout au moins, à l’encontre de ce qui a été dit au paragraphe 11 de ce chapitre, il donne à l’un et à l’autre de ces termes une égale valeur et une même signification.
  2. Manuel pratique et abrégé de la Typographie française, 1825, p. 50.
  3. Nous n’avons, dans le travail de Tasais (Guide du Correcteur), rien trouvé qui ait pu nous faire connaître sur ce point particulier le sentiment de cet auteur.