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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/754

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les autres les retournent («) pour ne les pas confondre avec les virgules ; d’autres les emploient de l’une et de l’autre façon comme les parenthèses, distinguant guillemets ouvrans («) et guillemets fermans (»). Il est assez évident que l’ouverture doit continuer depuis le premier jusqu’au dernier, qui seul doit être ferman. C’est la pratique la plus naturelle, puisqu’ils remplacent les parenthèses dont se servoient les Anciens. »

Dans le Manuel de l’Imprimeur[1], Audouin de Géronval indique, à la page 64, que le guillemet s’emploie de la manière suivante : « Les guillemets précèdent et suivent les discoure directs. On les répète aussi au commencement de chaque ligne de la citation ou du discours. Le guillemet initial et ceux des lignes qui le suivent ont leur partie concave tournée vers la droite ; le guillemet final se retourne dans le sens contraire. »
xxxx La plupart de nos écrivains professionnels les plus réputés se sont rangés à l’opinion de Vinçard et d’Audouin de Géronval.

Dans son Guide du Compositeur[2] Théotiste Lefevre dit très nettement : « Il est d’usage de tourner à droite les pointes des guillemets ouverts et continus. Ainsi, dans les passages guillemetés au long, chaque ligne prend le guillemet ouvert, et celui qui termine le passage a seul les pointes tournées à gauche. »

Dans ses Notions de Typographie[3] Desormes écrit : « Nous ne partageons pas l’opinion des correcteurs qui pensent que, lorsqu’un passage est guillemeté au long, l’ouverture des guillemets, sauf pour le premier, doit regarder la marge du livre, au lieu de regarder le texte. — Notre avis est que, dans les passages guillemetés au long, les guillemets doivent avoir la pointe[4] tournée du côté de la marge, et l’ouverture du côté de la lettre. »

Dans son Guide du Correcteur, Tassis ne formule sur le sujet qui nous occupe, et dont il parle d’ailleurs brièvement, aucune règle particulière ; mais dans l’édition du Traité pratique de Ponctuation, publiée en 1882, il apporte son appui tacite à l’opinion des auteurs qui précèdent : page 114, plusieurs citations sont guillemetées au long, la partie concave du guillemet tournée vers le texte.

Daupeley-Gouverneur commence ainsi le paragraphe Des Guillemets[5] : « Que l’on guillemette au long ou simplement à chaque alinéa, il y a deux façons de procéder : l’une qui consiste à tourner en dedans («) le premier guillemet seul, et en dehors (») tous les suivants ; l’autre qui consiste à les tourner tous en dedans, à l’exception du dernier seul. C’est celle que nous

  1. Imprimé à Paris en 1826, chez Crapelet. — D’après Audouin de Géronval, le « guillemet est un signe (« ») représentant deux petites parenthèses. »
  2. Page 41.
  3. Page 277.
  4. Il eût mieux valu sans doute écrire le dos ou la partie convexe.
  5. Le Compositeur et le Correcteur typographes, p. 105 (éd. 1880).