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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/863

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de la diphtongue ei, génitif et datif ; plus tard, par suite d’ignorance, la plupart des artisans, désireux de rompre l’uniformité de leur gravure, employèrent cette forme de lettre aussi bien à l’ablatif qu’à l’accusatif ; on la rencontre encore fréquemment dans des mots où la lettre I est initiale. Ce n’est plus, dans ces différentes circonstances, qu’une fantaisie de gravure. — Le typographe en assure la reproduction par une lettre dont la force de corps est suffisante pour que l’œil dépasse de trois ou quatre points au plus celui des lettres voisines ;
xxxx  ou ou encore , dont la forme allongée est différente de la lettre O, parfois barrée ou munie d’un point intérieur , qui était plutôt ronde ;
xxxx  n’est pas une forme de la lettre P retournée, mais un sigle qui signifie P(uella) ou P(upilla) ;
xxxx  Enfin, et ne sont point des lettres de formes particulières, mais des sigles.


III

QUELQUES SIGNES


12. Le correcteur a pu établir une comparaison entre les différents alphabets en usage au cours des âges pour la gravure des inscriptions, l’écriture des quelques parchemins qui sont venus de l’ancienne Rome ou de ses colonies, et les artifices utilisés pour abréger la longueur des textes.

Il est nécessaire de signaler maintenant les signes dont l’emploi se rencontre sur un assez grand nombre de monuments épigraphiques.

13. Pour indiquer la suppression d’une lettre redoublée, l’artiste se servait d’un signe appelé sicilicus. Ce signe, parfois figuré à tort comme un accent circonflexe , ressemblait plutôt au tilde ~, ou encore au signe de la voyelle longue  ; il se plaçait sur la lettre, consonne ou voyelle, dont le redoublement aurait été nécessaire, si le mot avait été écrit de manière correcte :

, au lieu de annos ;
, au lieu de ossa.

L’emploi du sicilicus fut exceptionnel aux deux premiers siècles de l’Empire romain.