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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/980

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touches 1-1 des deux rangs précités. Partant de ces positions, si on frappe la touche 2 du rang inférieur, on augmentera l’espace de un demi-millième de pouce ; la touche 3 qui suit l’augmenterait de deux demi-millièmes, et ainsi de suite jusqu’à la touche 15, qui produirait un accroissement d’épaisseur de 14 demi-millièmes, ou 0,007 de pouce. Si on veut continuer cette série, il faut ramener le coin dépendant de ce rang inférieur en position 1 et frapper la touche 2 dans le rang supérieur, ce qui ajoutera à l’espace 0,0075 de pouce, soit encore un demi-millième de plus. En recommençant de nouveau la même manœuvre avec les touches rouges du rang inférieur, on l’augmentera toujours de un demi-millième de pouce chaque fois que l’on frappera la touche suivante ; puis, arrivé à la dernière, on appuiera sur la touche 3 du rang supérieur, en revenant à la position 1 dans le rang inférieur, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on ait atteint les touches 15 des deux rangs.
xxxx Par ce procédé simple, on aura pu obtenir sans difficulté espaces différentes dont l’épaisseur progresse par demi-millième de pouce, c’est-à-dire moins de deux centièmes de millimètre ! Le principe d’action des coins de justification est en tous points comparable au fonctionnement d’un appareil numéroteur ou compteur quelconque ; en effet, dans un instrument de ce genre, le disque des unités effectue une révolution par dixième de tour, et, lors du passage du 9 au 0, le disque des dizaines avance d’une division ; puis le premier continue sa rotation, unité par unité, jusqu’à accomplissement d’une nouvelle révolution, qui provoque un second report de dizaine, et ainsi de suite. Dans la justification sur la machine « Monotype », le rang inférieur de touches rouges tiendrait lieu de rang des unités, celles-ci valant en réalité 0,0005 de pouce ; et le rang supérieur, celui des quinzaines, dans cette numération quinto-décimale.
xxxx Par le calcul (p. 964) on a trouvé que chacune des cinq espaces de la ligne, à laquelle il manque 25 unités, requiert une augmentation d’épaisseur de 0,0462 de pouce. En divisant cette quantité par 0,0075, on saura le nombre de crans dont devra être reculé le coin de justification le plus fort ; la réponse est 6, et il reste 0,0012 qui, divisé par 0,0005, donne : 2, indiquant le nombre de crans pour le déplacement à faire subir au coin le plus faible. Or, dans le set 12, qu’on a pris comme exemple, les positions de départ de ces deux coins, correspondant à la dimension minimum de l’espace justifiante, soit 4 unités (valeur pour laquelle elle est provisoirement enregistrée), sont données par les touches 1-1 ; par conséquent, pour justifier la ligne, on devra frapper la sixième touche après la première, dans le rang supérieur, c’est-à-dire la touche 7, et la deuxième après la première également dans le rang inférieur, autrement dit la touche 3. Pour conclure, si on marque maintenant les deux nombres 7 et 3 l’un au-dessous de l’autre dans le petit rectangle désigné par le pointeur sur le tambour, on aura ainsi une indication permanente et définitive des clefs rouges à utiliser pour toute ligne comportant 5 espaces et 25 unités en moins, quelle qu’en soit la justification propre, puisqu’il ne s’agit là que d’un certain nombre d’unités manquantes à répartir entre un nombre donné d’espaces.
xxxx En effectuant semblablement ces calculs pour des lignes comprenant de une à vingt espaces et courtes de 0 à 71 unités, dans ce set 12, on trouverait de la même manière quelles touches rouges il faudrait actionner pour obtenir la justification exacte dans chacun de ces cas, et on pourrait marquer de même