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Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/50

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aux clartés les plus évidentes. Il y a d’ailleurs dépensé, j’en conviens, infiniment d’érudition et d’art. « Je suis un égoïste, écrivait-il en 1846, au sortir du séminaire, retranché en moi-même, je me moque de tout… » Oui, de tout, et de ses semblables, et peut-être de lui-même, et surtout de la vérité ! Son dilettantisme fut son vice, et il l’a soigneusement entretenu. C’est ce qui serait déjà grave s’il ne s’était occupé que de « philosophie », et si le dilettantisme n’était qu’un vice de l’esprit. Mais il se pourrait qu’il fût aussi un vice du cœur ; et, en ce cas, si l’on prétendait joindre à l’ambition du philosophe celle du moraliste, qu’en adviendrait-il ? J’essayerai, mon cher Monsieur, de vous le dire après-demain.