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Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/51

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TROISIÈME LETTRE

Dinard, 11 septembre 1903.

Monsieur,

L’un des meilleurs livres que l’on ait consacrés à Ernest Renan, est celui de M. G. Séailles, membre de la Ligue des Droits de l’homme, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Paris, et auteur d’un livre tout récent qui a pour titre : les Affirmations de la conscience moderne. C’est un beau titre, que j’aurais cependant aimé plus modeste, et moins impertinent. Car, enfin. Monsieur, qui donc a délégué M. G. Séailles — dont vous entendez bien d’ailleurs que je fais le plus grand cas du monde — au département des « affirmations de la conscience moderne » ? et, par hasard, si nous étions tentés, vous ou moi, de nier ce que M. Séailles affirme, est-ce que nous manquerions de « conscience » ? ou si nous n’en posséderions qu’une « très ancienne », une conscience qui daterait du temps de Pascal ou de Malebranche, et qui n’aurait pas profité des leçons de l’Abbesse de Jouarre ou du