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Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/53

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des baïonnettes, M. le Ministre de l’instruction publique, au lieu de lire un discours qui lui aura coûté sans doute beaucoup de mal, lisait quelques pages du Renan de M. Séailles, ah ! je vous assure que les « Bleus de Bretagne » n’y reconnaîtraient pas un membre de la Ligue des Droits de l’homme ; et je croirais m’entendre moi-même !

Serai-je jamais aussi sévère pour Renan que M. G. Séailles ! J’y tâcherai, mais je n’ose en répondre. J’aurai du moins signalé son livre, et ceux de vos lecteurs qui me trouveraient trop indulgent pour les erreurs séniles de l’auteur de l’Abbesse de Jouarre sont priés de s’y reporter. Ce M. Séailles est un terrible homme !

Une chose bien curieuse, mon cher Monsieur, c’est qu’on ne puisse admettre, dans une certaine école, qu’il y ait le moindre rapport entre les questions religieuses et les questions morales, et que, cependant, personne, pas même Renan, no puisse parler de religion sans en arriver à parler de morale. Il y a donc un Renan moraliste. On serait même tenté de croire qu’il y en a