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Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/66

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Je ne crois pas, mon cher Monsieur, que cette conclusion sur « la morale de Renan » soit pour déplaire à nos lecteurs.

Mais ils apprendront certainement avec plaisir, qu’elle est conforme à celle de l’auteur des Affirmations de la conscience moderne, M. G. Séailles, dont je vous disais deux mots au début de cette lettre. « Pour avoir voulu s’élever au-dessus de la vie, faire le grand seigneur, on tombe à la pauvreté de la bête, à la misère d’un moi individuel, qui ne se soutient que par l’illusion d’exister. » Ce sont les propres paroles de M. G. Séailles, à la page 355 de son Ernest Renan, 3e édition ; et je ne doute pas, ni vous non plus, qu’en les énonçant, il ne se soit souvenu de Pascal. Mais alors ?… Qui le retient donc ou l’empêche d’aller jusqu’au bout ?… Si je le lui demandais, il me dirait peut-être que cela ne me regarde pas ; et vous. Monsieur, vous me feriez observer à bon droit que ce n’est pas aujourd’hui le point.

Contentons-nous donc de dire avec M. Séailles que, si le « grand penseur breton » fut, comme