Aller au contenu

Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous l’avons vu, un pauvre philosophe, il ne fut pas un meilleur moraliste ; et, comme ils essayeront de soutenir le contraire, à Tréguier, j’avais à cœur de mettre le public en garde contre leur manière « d’aimer la vérité ». Les pires sophistes que l’on connaisse n’ont pas donné à la jeunesse de pires leçons qu’Ernest Renan. Il écrivait peut-être comme Platon, mais il a pensé comme Gorgias ! Et, en vérité, j’aimerais mieux mettre aux mains des jeunes gens… les Liaisons dangereuses, voire les romans de Crébillon fils, que « le petit volume in-18 relié en maroquin noir », où, joignant le blasphème à l’ironie, « il voulait réunir quelques pages sincères pour ceux ou celles à qui le vieux missel ne suffit plus » !

J’examinerai, Monsieur, dans une quatrième lettre, l’œuvre de Renan comme historien, et dans une cinquième, si vous le voulez bien, — après que l’éloquence officielle aura coulé, — nous conclurons sur la nature et la portée de son œuvre en général, et de son influence.