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Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/95

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donc rendu ce service d’attirer sur les questions d’exégèse une attention qu’en France, et avant lui, on ne leur avait guère accordée. Il nous a obligés à les examiner. Il a contraint l’apologétique à sortir des positions où elle était comme immobilisée ; et cela encore est un grand grain ! « Vous avez tué le sommeil », lui disait un homme d’esprit, — c’était Ernest Bersot, — au lendemain de la Vie de Jésus. Le mot n’est pas spirituel seulement ; il est profond ; et, dans un temps comme le nôtre, où rien ne serait plus dangereux que de « s’endormir », la louange d’avoir « tué le sommeil », ne terminerait sans doute pas mal un éloge d’Ernest Renan.

Mais, Monsieur, c’est autre chose qu’attendent aujourd’hui nos lecteurs, et toute conclusion sur l’œuvre de Renan leur paraîtrait insuffisante, mais surtout hésitante, qui ne se rattacherait pas à la première occasion de ces Lettres, et par conséquent « aux fêtes de Tréguier ». C’est le nom dont je pense que les événements des 12 et 13 septembre 1903 sont assurés désormais dans l’histoire.