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Page:Brunner - Bains de Loèche, Suisse, Canton du Valais - Guide du Touriste et du Baigneur, 1890.djvu/37

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était malheureux et découragé au plus haut degré. La maladie qu’il s’était attirée depuis des années n’avait jamais été l’objet d’une médication suivie et radicale ; le mal s’étant invétéré et ayant pris peu à peu un caractère chronique ; il fut enfin forcé de recourir à un traitement énergique et suivi. Après avoir reçu pendant tout l’hiver les soins éclairés de son médecin, une cure thermale fut ordonnée et M. de L. me fut confié. Il avait alors sur les jambes une vingtaine de plaies larges et profondes, bordées d’un liseré rouge cuivre et sécrétant un pus si fétide, qu’il fallut l’isoler complètement, soit pour la table, soit pour les bains. Ce malade était en un mot dans un état pitoyable et désespéré. Néanmoins la cure fut courageusement entreprise ; les eaux furent administrées largement intus et extra. À part un peu d’infusion de salsepareille, je ne lui administrai que peu de remèdes. Lorsque le malade était hors du bain, il enveloppait ses plaies de compresses d’eau minérale. Grâce à ce traitement, la guérison fut rapide. L’appétit et le sommeil reparurent, l’extérieur s’améliora, les plaies se nettoyèrent et se cicatrisèrent si bien qu’après soixante jours le malade put partir en pleine convalescence.

De retour chez lui, il fit encore usage de compresses pendant deux mois, et il m’écrivit ensuite pour me témoigner son entière satisfaction des résultats de la cure, en exprimant le désir de la répéter par prudence. Il revint en effet à Loèche l’année suivante, se soumit de nouveau à une cure aussi radicale que la première.