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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome III.djvu/164

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Hongrie[1], en Russie et en Sibérie[2]. On en trouve aussi en Allemagne, dans les environs de Hall, prés de Salzbourg[3], dans quelques provinces de l’Es-

    Quiconque a vu une carrière de pierre à plâtre pareille à celles des environs de Paris peut aisément se former l’idée des mines de sel à Wieliczka… Les grands bancs de sel, de même que les grands bancs de pierres, se trouvent dans le fond de ces mines ; ils sont surmontés de bancs beaucoup moins considérables, et ceux-ci sont précédés de lits de différentes terres ou de sable dans l’ordre suivant :

    1o Un banc de sable à grains fins, arrondis en forme d’œufs blancs ou jaunâtres, et quelquefois rougeâtres ;

    2o Plusieurs lits de glaise ou argile dont la couleur ordinaire est un jaune rouille de fer, ou bien un grès plus ou moins formé, quelquefois verdâtre ; elles sont aussi plus ou moins mêlées de sable ou de petits graviers. Mémoires de l’Académie des sciences, année 1762, p. 493 et suiv.

  1. Près de la ville d’Éperies se trouve une mine de sel qui a cent quatre-vingts brasses de profondeur : les veines de sel sont larges, on en tire des morceaux qui pèsent jusqu’à deux milliers. La couleur de ce sel est grise, mais, étant broyé, il est blanc ; il est composé de parties pointues. La même mine donne un autre sel composé de carrés et de tables ; et un troisième qui paraît composé de plusieurs branches.

    Le sel de cette mine est de plusieurs couleurs ; celui qui est mêlé avec la terre en conserve un peu la couleur. On en voit d’autres morceaux bien cristallisés, qui ont une légère couleur bleue, et le comte de Rothal en avait, en 1670, un morceau d’un très beau jaune ; il y en a des morceaux si durs, qu’on leur donne la figure que l’on veut. Cependant ces morceaux de sel s’humectent bientôt dans les cabinets, et, si on les met dans une étuve, ils perdent leur transparence. Collection académique, partie étrangère, t. II, p. 211, 212 et suiv.

  2. M. Pallas observe, dans la relation de ses voyages, qu’il y a une immense quantité de sel dans l’empire de Russie : il suffirait, selon lui, d’en exploiter les riches salines pour cesser de tirer de l’étranger cette denrée de première nécessité. Les lacs salés sont surtout très communs dans le gouvernement d’Orembourg, le pays des Baskirs, etc. ; il y en a parmi ceux des Kirguis un très curieux, dont les eaux sont salées d’un côté et douces de l’autre. La surface du lac d’Indéri est couverte d’une glace de sel assez forte pour qu’on puisse traverser ce lac sans le moindre danger, et cette denrée y est assez abondante pour fournir à la consommation de tout l’empire, si des communications en facilitaient le transport dans les autres provinces ; elle serait alors aussi commune dans les marchés que les besoins en sont multipliés. (Extrait de la Gazette de France du lundi 17 janvier 1774, article Pétersbourg.) — Il y a dans le désert, entre le Volga et l’Oural, à quatre-vingts werstes de Yenatayevska, une vaste carrière de sel fossile très pur ; les Kalmouks appellent cet endroit Tschapschatschi : cette mine de sel est peut-être capable d’en fournir autant que celle d’Hetzk dans le gouvernement d’Orembourg, d’où l’on tire cinq cent mille pouds de sel par an. (Extrait du Discours de M. Guldenstaed sur les productions de la Russie ; Pétersbourg, 1776, p. 55 et suiv.)

    Une montagne d’où l’on tire du sel en Sibérie est à trente werstes à l’Orient des sources salées, et, comme elles, sur le rivage droit du Kaptendei ; elle a trente brasses de hauteur, et de l’Orient à l’Occident deux cent dix brasses de longueur. Depuis le pied jusqu’aux deux tiers de la hauteur, elle est composée de cristaux cubiques de sel assez gros, où l’on ne trouve pas le moindre mélange de terre ou d’autre matière hétérogène. La montagne est couverte à son sommet d’une terre glaise rougeâtre, d’où l’on tire un talc blanc de la plus belle espèce, et elle est fort rapide du côté de la rivière : le sel de la source est précisément de même qualité que celui de la montagne, et la nature ne saurait produire un meilleur sel de cuisine. Hist. générale des Voyages, t. XVIII, p. 282. — Il y a quatorze salines sur la rive droite du Kawda en Sibérie ; ces salines ont deux sources d’eau salée qui produisent du sel fort blanc cristallin ; mais, comme l’eau est faible, il lui faut trois fois vingt-quatre heures pour se réduire en sel. Idem, ibidem, p. 469.

  3. En Allemagne, il y a des mines de sel dans une montagne appelée le Diremberg, près de Hall ou Hallein, sur la Salza, à quatre lieues de Salzbourg… On entre d’abord dans une galerie étroite, par laquelle on marche l’espace d’un quart de lieue entre des canaux