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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome III.djvu/650

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et Mentzelius ont fait sur cette pierre de bonnes observations, et ils ont indiqué les premiers la manière de la préparer pour en faire des phosphores qui conservent la lumière et la rendent au dehors pendant plusieurs heures[1].

Tous les spaths pesants ont la même propriété, et cette phosphorescence les approche encore des diamants et des pierres précieuses qui reçoivent, conservent et rendent dans les ténèbres la lumière du soleil et même celle du jour, dont une partie paraît se fixer pour un petit temps dans leur substance, et les rend phosphoriques pendant plusieurs heures.

Les pierres précieuses et les spaths pesants ont donc tant de rapport et de propriétés communes, qu’on ne peut guère douter que le fond de leur essence ne soit de la même nature : la densité, la simple réfraction ou l’homogénéité, la phosphorescence[2], leur formation et leur gisement dans la terre limoneuse, sont des caractères et des circonstances qui semblent démontrer leur origine commune, et les séparer en même temps de toutes les matières vitreuses, calcaires et métalliques.

FIN DU TOME TROISIÈME.

    divers échantillons de pierre de Bologne qu’il a soumis à l’action des acides… On se sert de cette pierre, continue-t-il, pour préparer une espèce de phosphore qui porte le nom de phosphore de Bologne. Ibid., p. 509.

  1. « Toutes les pierres de Bologne, dit Mentzelius, ne sont pas propres également à faire des phosphores ; les unes, après avoir été calcinées, sont beaucoup plus lumineuses que les autres. Il y en a de différentes espèces : les premières et les meilleures sont de forme oblongue, et en même temps elles sont dures, pesantes, transparentes, un peu aplaties comme une lentille, se levant facilement par écailles, extérieurement pâles, brillantes, sans aucune impureté, sans aucun sillon, intérieurement d’un bleu foncé. » Lettres de M. Demeste, t. IV, p. 108 et suiv.
  2. La phosphorescence du diamant et celle de la pierre de Bologne paraissent avoir une même cause, et cette cause est la lumière du jour aidée de la chaleur ; l’auteur a démontré cette assertion par l’expérience.