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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 1.djvu/115

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relations analogues, et qui néanmoins diffèrent par plusieurs rapports, et notamment par les directions particulières que ces forces suivent ou qu’elles prennent d’elles-mêmes[1]. Car la direction du magnétisme se combine avec le gisement des continents, et se détermine par la position particulière des mines de fer et d’aimant, des chaînes de laves, de basaltes, et de toutes les matières ferrugineuses qui ont subi l’action du feu ; et c’est par cette raison que la force magnétique a autant de différentes directions qu’il y a de pôles magnétiques sur le globe, au lieu que la direction de l’électricité ne varie point, et se porte constamment de l’équateur aux deux pôles terrestres. Les glaces, qui recouvrent les régions polaires des deux hémisphères du globe, doivent déterminer puissamment le fluide électri-

    quelque froid qu’il fît, et à relâcher tous les cordons de son habit. Quinze jours après avoir employé les aimants de M. l’abbé le Noble, elle fut entièrement guérie et aucune douleur ni aucun accident n’étaient revenus six semaines après qu’elle eut commencé à les porter, ainsi qu’elle l’attesta elle-même à M. l’abbé le Noble.

    Une dame a certifié elle-même qu’elle avait souffert, pendant six jours, des douleurs très vives, occasionnées par un rhumatisme au bras gauche, dont elle avait entièrement perdu l’usage ; qu’elle avait employé sans succès les remèdes ordinaires ; qu’elle avait eu recours aux plaques aimantées de M. l’abbé le Noble et que, quatre jours après, elle avait été entièrement guérie.

    Un homme, très digne de foi, a aussi certifié à M. l’abbé le Noble qu’il avait été guéri, par l’application de ses aimants, d’un rhumatisme très douloureux, dont il souffrait depuis plusieurs années, et dont le siège était au bas de l’épine du dos. Près d’un an après, cet homme portait toujours sur le bas du dos la plaque aimantée ; les douleurs avaient disparu ; et il ne sentait plus que quelquefois un peu d’engourdissement lorsqu’il avait été sédentaire pendant trop longtemps ; mais il dissipait cet engourdissement en faisant quelques pas dans sa chambre.

    Un homme malade d’une paralysie incomplète, souffrant dans toutes les parties du corps, et ayant tenté inutilement tous les remèdes connus, fut adressé, dans le mois de septembre 1785, à M. l’abbé le Noble, par un membre de la Société de médecine ; on lui appliqua les aimants, et, au mois de janvier 1786, il s’est très bien porté.

    Une dame qui souffrait, depuis 20 ans, des douleurs rhumatismales qui l’empêchaient de dormir et de marcher, était presque entièrement guérie au mois de février 1787.

    Le nommé Boissel, garçon menuisier, âgé de 50 ans, a eu recours à M. l’abbé le Noble, le 7 novembre 1786. Il y avait dix mois qu’il éprouvait de grandes douleurs dans les deux bras ; le gauche était très enflé et enflammé, il lui était impossible de l’étendre, et la douleur se communiquait à la poitrine, à l’estomac et aux côtés, et même jusqu’aux jambes, dont il ne pouvait faire usage qu’à l’aide d’une béquille ; on était obligé de le porter dans son lit, où il ressentait encore les mêmes douleurs ; il avait été trois mois à l’Hôtel-Dieu, et il y en avait deux qu’il en était sorti sans y avoir éprouvé le plus léger soulagement. Mais, après l’application des aimants de M. l’abbé le Noble, le 9 novembre, les mouvements dans les jambes, ainsi que dans les bras, sont devenus libres ; le 19 dudit mois, il se promenait dans sa chambre ; et voyant la facilité avec laquelle il marchait, il crut qu’il pourrait sortir sans aucun risque.

    En effet il a été, ce jour-là, à quelque distance de son domicile, et le lendemain 29, il est venu de la rue Neuve-Saint-Martin, où il demeure, à la rue Saint-Thomas du Louvre. Les douleurs étaient encore vives dans les jambes, quoique les mouvements fussent libres ; mais elles se sont dissipées par degrés, et ont cessé le 15 février. Il s’est établi sous les aimants, à la cheville des pieds et sous les jarretières, des espèces de petits cautères qui rendaient une humeur épaisse et gluante. Les jambes, qui étaient considérablement enflées, sont maintenant, au mois de mars 1787, dans l’état naturel ; il marche très bien et jouit d’une bonne santé.

  1. Le père Berault, jésuite, auteur d’une Dissertation couronnée par l’Académie de Bordeaux, a soupçonné, le premier, que les forces magnétique et électrique pouvaient être identiques.