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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/189

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Cayenne n’était pas aussi éloigné qu’il est de celui de Madagascar. Nous avons appelé cet oiseau pie-grièche rousse de Madagascar, par la même raison que nous avons appelé le précédent pie-grièche jaune de Cayenne ; et il faut avouer que cette pie-grièche rousse de Madagascar approche un peu plus que celle de Cayenne de nos pies-grièches d’Europe, parce qu’elle a le bec plus court, et par conséquent différent de celui de nos pies-grièches d’Europe ; au reste, ces deux espèces étrangères sont plus voisines l’une de l’autre que de nos pies-grièches d’Europe.

VIII.LE TCHA-CHERT-BÉ.

L’oiseau envoyé de Madagascar par M. Poivre, sous le nom de tcha-chert-bé[NdÉ 1], et que nous avons nommé grande pie-grièche verdâtre, et qui ne nous paraît être qu’une espèce très voisine ou même une variété d’âge ou de sexe dans l’espèce précédente, dont elle ne diffère guère que parce qu’elle a le bec un peu plus court et moins crochu, et les couleurs un peu différemment distribuées. Au reste, ces cinq oiseaux étrangers et à gros bec, savoir, la pie-grièche grise et la pie-grièche jaune de Cayenne, la pie-grièche rousse, l’écorcheur et la pie-grièche verdâtre de Madagascar, pourraient bien faire un petit genre à part auquel nous avons donné le nom de bécardes, à cause de la grandeur et de la grosseur de leur bec, parce que dans le réel tous ces oiseaux diffèrent assez des pies-grièches pour devoir en être séparés.

IX.LE GONOLEK.

L’oiseau qui nous a été envoyé du Sénégal par M. Adanson, sous le nom de pie-grièche rouge du Sénégal, et que les nègres, dit-il, appellent gonolek[NdÉ 2], c’est-à-dire mangeur d’insectes. C’est un oiseau remarquable par les couleurs vives dont il est peint ; il est à très peu près de la même grandeur que la pie-grièche d’Europe, et n’en diffère, pour ainsi dire, que par les couleurs, qui néanmoins suivent dans leur distribution à peu près le même ordre que sur la pie-grièche grise d’Europe ; mais comme les couleurs en elles-mêmes sont très différentes, nous avons cru devoir regarder cet oiseau comme étant d’une espèce différente.

X.LE CALI-CALIC ET LE BRUIA.

L’oiseau envoyé de Madagascar par M. Poivre, tant le mâle que la femelle, le premier sous le nom de cali-calic, et le second sous celui de bruia, que

  1. Lanius leucocephalus Gmel. [Note de Wikisource : il s’agit de la même espèce que le tcha-chert décrit précédemment].
  2. Lanius barbarus Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Laniarius barbarus Linnaeus, vulgairement gonolek de Barbarie].