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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/226

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sont brunes et élégamment tachées de blanc, les plumes scapulaires sont rayées transversalement de blanc et de brun ; les trois plumes les plus voisines du corps ne sont pas tachées, mais seulement bordées de blanc ; la partie inférieure du dos, le croupion et les couvertures du dessus de la queue sont d’un brun foncé, avec des raies transversales d’un brun plus léger ; la partie inférieure de la gorge, la poitrine, le ventre, les côtés, les jambes, la couverture du dessous de la queue et les petites ouvertures du dessous des ailes sont blanches, avec des raies transversales brunes ; les grandes sont d’un cendré obscur, avec des taches sur les deux bords ; la première des grandes plumes de l’aile est toute brune, sans taches ni bordure blanche, et il n’y a rien de semblable aux autres plumes de l’aile, comme on peut aussi le remarquer dans les autres chouettes ; les plumes de la queue sont au nombre de douze, d’une couleur cendrée en dessous, d’un brun obscur en dessus, avec des raies transversales étroites et blanches ; les jambes et les pieds sont couverts de plumes fines, douces et blanches comme celles du ventre, traversées de lignes brunes plus étroites et plus courtes ; les ongles sont crochus, aigus et d’un brun foncé.

Un autre individu de la même espèce était un peu plus gros et avait les couleurs plus claires, ce qui fait présumer que celui qu’on vient de décrire est le mâle, et ce second-ci la femelle ; tous deux ont été apportés de la baie d’Hudson en Angleterre par M. Light à M. Edwards.

III.LE HARFANG.

L’oiseau qui se trouve dans les terres septentrionales des deux continents, que nous appellerons harfang[NdÉ 1], du nom harfaong[1] qu’il porte en Suède, et qui, par sa grandeur, est à l’égard des chouettes ce que le grand duc est à l’égard des hiboux ; car ce harfang n’a point d’aigrettes sur la tête, et il est encore plus grand et plus gros que le grand duc. Comme la plupart des oiseaux du Nord, il est presque partout d’un très beau blanc[NdÉ 2] ; mais nous ne pouvons rien faire de mieux ici que de traduire de l’anglais la bonne description que M. Edwards nous a donnée de cet oiseau rare, et que nous n’avons pu nous procurer : « La grande chouette blanche, dit

  1. Strix capite lævi, corpore albido. Harfaong. » Linn. Faun. Suec., no 54… « Nyctea. Strix capite lævi, corpore albido, maculis lunatis distantibus fuscis. » Idem. Syst. nat., édit. X… « Noctua scandiana maxima ex albo et cinereo variegata. » Rudbeck cité par Linnæus. Ibid.
  1. Nyctea nivea Daud. [Note de Wikisource : actuellement Bubo scandiacus Linnæus, vulgairement harfang des neiges]. — Les Nyctea sont des Rapaces de la famille des Strigidés, à tête petite et étroite ; à ailes obtuses ; à queue assez longue, arrondie ; à bec fort, terminé par un crochet court ; à tarses et à doigts courts, couverts de plumes très serrées ; à oreilles externes petites, et à cercle auriculaire peu développé.
  2. Les vieux sont blancs, avec de rares taches brunes. Ces taches sont d’autant plus nombreuses et larges que l’oiseau est plus jeune.