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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/237

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second ventricule n’est souvent distingué du premier que par un léger étranglement, et quelquefois il est séparé lui-même en deux cavités distinctes par un étranglement semblable, mais qui ne paraît point au dehors ; il est parsemé de glandes et revêtu intérieurement d’une tunique villeuse presque semblable à la flanelle, sans beaucoup d’adhérence, et criblée d’une infinité de petits trous répondant aux orifices des glandes ; il n’est pas aussi fort que le sont communément les gésiers des oiseaux, mais il est fortifié par dehors de muscles très puissants, dont quelques-uns sont épais de trois pouces ; sa forme extérieure approche beaucoup de celle du ventricule de l’homme.

M. Duverney a prétendu que le canal hépatique se terminait dans ce second ventricule[1] comme cela a lieu dans la tanche et plusieurs autres poissons, et même quelquefois dans l’homme, selon l’observation de Galien[2] ; mais Ramby[3] et Vallisnieri[4] assurent avoir vu constamment dans plusieurs autruches l’insertion de ce canal dans le duodenum, deux pouces, un pouce, quelquefois même un demi-pouce seulement au-dessous du pylore ; et Vallisnieri indique ce qui aurait pu occasionner cette méprise, si c’en est une, en ajoutant plus bas qu’il avait vu dans deux autruches une veine allant du second ventricule au foie, laquelle veine il prit d’abord pour un rameau du canal hépatique, mais qu’il reconnut ensuite dans les deux sujets pour un vaisseau sanguin portant du sang au foie et non de la bile au ventricule[5].

Le pylore est plus ou moins large dans différents sujets, ordinairement teint en jaune et imbibé d’un suc amer, ainsi que le fond du second ventricule, ce qui est facile à comprendre, vu l’insertion du canal hépatique tout au commencement du duodenum, et sa direction de bas en haut.

Le pylore dégorge dans le duodenum, qui est le plus étroit des intestins, et où s’insèrent encore les deux canaux pancréatiques, un pied et quelquefois deux et trois pieds au-dessous de l’insertion de l’hépatique, au lieu qu’ils s’insèrent ordinairement dans les oiseaux tout près du cholédoque.

Le duodenum est sans valvules, ainsi que le jejunum ; l’iléon en a quelques-unes aux approches de sa jonction avec le colon : ces trois intestins grêles sont à peu près la moitié de la longueur de tout le tube intestinal, et cette longueur est fort sujette à varier, même dans les sujets d’égale grandeur, étant de soixante pieds dans les uns[6] et de vingt-neuf dans les autres[7].

  1. Hist. de l’Académie des Sciences, année 1694, p. 213.
  2. Vallisnieri, ubi supra.
  3. Transactions philosophiques, no 386.
  4. Vallisnieri, t. Ier, p. 241.
  5. Vallisnieri, t. Ier, p. 245.
  6. Voyez Collections philosophiques, no 5, art. viii.
  7. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 132.