Aller au contenu

Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Perrault a fait une observation plus juste : c’est que quelques plumes de l’outarde ont du duvet, non seulement à leur base, mais encore à leur extrémité, en sorte que la partie moyenne de la plume, qui est composée de barbes fermes et accrochées les unes aux autres, se trouve entre deux parties où il n’y a que du duvet ; mais ce qui est très remarquable, c’est que le duvet de la base de toutes les plumes, à l’exception des pennes du bout de l’aile, est d’un rouge vif approchant de la couleur rose, ce qui est un caractère commun à la grande et à la petite outarde ; le bout du tuyau est aussi de la même couleur[1].

Le pied ou plutôt le tarse, et la partie inférieure de la jambe qui s’articule avec le tarse sont revêtus d’écailles très petites ; celles des doigts sont en tables longues et étroites ; elles sont toutes de couleur grise, et recouvertes d’une petite peau qui s’enlève comme la dépouille d’un serpent[2].

Les ongles sont courts et convexes par-dessous comme par-dessus, ainsi que ceux de l’aigle que Belon appelle haliætos[3], en sorte qu’en les coupant perpendiculairement à leur axe, la coupe en serait à peu près circulaire[4].

M. Salerne s’est trompé, en imprimant que l’outarde avait au contraire les ongles caves en dessous[5].

Sous les pieds, on voit en arrière un tubercule calleux qui tient lieu de talon[6].

La poitrine est grosse et ronde[7] ; la grandeur de l’ouverture de l’oreille est apparemment sujette à varier, car Belon a trouvé cette ouverture plus grande dans l’outarde que dans aucun autre oiseau terrestre[8] ; et MM. de l’Académie n’y ont rien vu d’extraordinaire[9]. Ces ouvertures sont cachées sous les plumes ; on aperçoit dans leur intérieur deux conduits, dont l’un se dirige au bec et l’autre au cerveau[10].

Dans le palais et la partie inférieure du bec, il y a, sous la membrane qui revêt ces parties, plusieurs corps glanduleux qui s’ouvrent dans la cavité du bec par plusieurs tuyaux fort visibles[11].

La langue est charnue en dehors ; elle a au dedans un noyau cartilagineux qui s’attache à l’os hyoïde, comme dans la plupart des oiseaux ; ses

  1. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, page 103.
  2. Animaux de Perrault, partie ii, p. 104.
  3. Belon, Nature des oiseaux, liv. ii, chap. vii.
  4. Animaux de Perrault, partie ii, page 104.
  5. Ornithologie, p. 153.
  6. Belon, Nature des oiseaux, p. 235. — Gesner, de Avibus, p. 488, etc.
  7. Belon, page 235.
  8. On mettrait bien le bout du doigt dans le conduit. Belon, p. 235.
  9. Animaux de Perrault, page 102.
  10. Belon, Nature des oiseaux, p. 235.
  11. Animaux de Perrault, p. 109.