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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/297

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ment inutiles pour le vol : elle se distingue de presque tous les autres par sa grosseur, ses pieds à trois doigts isolés et sans membranes, son bec de dindon, son duvet couleur de rose, et la nudité du bas de la jambe : non point par chacun de ces caractères, mais par la réunion de tous[NdÉ 1].

L’aile est composée de vingt-six pennes, selon M. Brisson, et de trente-deux ou trente-trois, suivant M. Edwards, qui peut-être compte celles de l’aile bâtarde. La seule chose que j’aie à faire remarquer dans ces pennes, c’est qu’aux troisième, quatrième, cinquième et sixième plumes de chaque aile, les barbes extérieures deviennent tout à coup plus courtes, et ces pennes conséquemment plus étroites à l’endroit où elles sortent de dessous leurs couvertures[1].

Les pennes de la queue sont au nombre de vingt, et les deux du milieu sont différentes de toutes les autres.

M. Perrault[2] impute à Belon comme une erreur d’avoir dit que le dessus des ailes de l’outarde était blanc[3], contre ce qu’avaient observé MM. de l’Académie, et contre ce qui se voit dans les oiseaux qui ont communément plus de blanc sous le ventre et dans toute la partie inférieure du corps, et plus de brun et d’autres couleurs sur le dos et les ailes ; mais il me semble que sur cela Belon peut être aisément justifié, car il a dit exactement, comme MM. de l’Académie, que l’outarde était blanche par-dessous le ventre et dessous les ailes ; et lorsqu’il a avancé que le dessus des ailes était blanc, il a sans doute entendu parler des pennes de l’aile qui approchent du corps et qui se trouvent en effet au-dessus de l’aile, celle-ci étant supposée pliée et l’oiseau debout : or, dans ce sens, ce qu’il a dit se trouve vrai et conforme à la description de M. Edwards, où la vingt-sixième penne de l’aile et les suivantes, jusqu’à la trentième, sont parfaitement blanches[4].

  1. Voyez Ornithologie de M. Brisson, t. V, p. 22.
  2. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 102.
  3. Belon, Nature des oiseaux, page 235.
  4. Edwards, Hist. nat. of Birds, pl. lxxiti.
  1. A. E. Brehm donne de la grande outarde, la description suivante : « Le mâle a la tête, le haut de la poitrine, une partie de la face supérieure de l’aile d’un gris cendré clair ; les plumes du dos d’un jaune roux, rayées de noir en travers ; celles de la nuque rousses, celles du ventre d’un blanc sale ou d’un blanc jaunâtre ; les rectrices externes presque entièrement blanches, les autres d’un rouge roux, marquées à leur pointe d’une tache blanche, précédée d’une bande noire ; les rémiges d’un gris foncé, avec les barbes externes et l’extrémité d’un brun noir, et les tiges d’un blanc jaunâtre ; les plumes de l’avant-bras blanches à leur racine, noires dans le reste de leur étendue, les dernières étant presque entièrement blanches ; la barbe formée d’une trentaine de plumes ébarbées, longues, étroites, d’un blanc gris ; l’œil brun foncé ; le bec noirâtre ; les pattes grises. Il mesure 1,08 m à 1,16 m de long, et 2,47 m à 2,64 m d’envergure ; la longueur de l’aile est de 75 centimètres, celle de la queue de 30. Son poids est de 15 kilogrammes et plus. La femelle a une taille plus faible, un plumage moins vif et n’a pas de barbe. Elle a au plus 80 centimètres de long et 2 mètres d’envergure. »