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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/349

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espèce de coq des Philippines, qui a de très longues jambes[1]. Au reste, le coq d’Angleterre est supérieur à celui de France pour le combat ; il a plutôt une aigrette qu’une huppe ; son cou et son bec sont plus dégagés, et il a au-dessus des narines deux tubercules de chair, rouges comme sa crête.

11o Le coq de Turquie n’est remarquable que par son beau plumage.

12o Le coq de Hambourg[2], appelé aussi culotte de velours, parce qu’il a les cuisses et le ventre d’un noir velouté : sa démarche est grave et majestueuse ; son bec très pointu, l’iris de ses yeux jaunes, et ses yeux mêmes sont entourés d’un cercle de plumes brunes, d’où part une touffe de plumes noires qui couvrent les oreilles ; il y a des plumes à peu près semblables derrière la crête et au-dessous des barbes, et des taches noires, rondes et larges sur la poitrine ; les jambes et les pieds sont de couleur de plomb, excepté la plante des pieds qui est jaunâtre.

13o Le coq frisé dont les plumes se renversent en dehors : on en trouve à Java, au Japon et dans toute l’Asie méridionale ; sans doute que ce coq appartient plus particulièrement aux pays chauds, car les poussins de cette race sont extrêmement sensibles au froid, et n’y résistent guère dans notre climat. Le sieur Fournier m’a assuré que leur plumage prend toutes sortes de couleurs, et qu’on en voit de blancs, de noirs, d’argentés, de dorés, d’ardoisés, etc.

14o La poule à duvet du Japon : ses plumes sont blanches, et les barbes des plumes sont détachées et ressemblent assez à du poil ; ses pieds ont des plumes en dehors jusqu’à l’ongle du doigt extérieur : cette race se trouve au Japon, à la Chine et dans quelques autres contrées de l’Asie. Pour la propager dans toute sa pureté, il faut que le père et la mère soient tous deux à duvet.

15o Le coq nègre a la crête, les barbes, l’épiderme et le périoste absolument noirs ; ses plumes le sont aussi le plus souvent, mais quelquefois elles sont blanches. On en trouve aux Philippines, à Java, à Delhi, à Santiago, l’une des îles du cap Vert. Becman prétend que la plupart des oiseaux de cette dernière île ont les os aussi noirs que du jais, et la peau de la couleur de celle des nègres[3] : si ce fait est vrai, on ne peut guère attribuer cette teinture noire qu’aux aliments que ces oiseaux trouvent dans cette île. On connaît les effets de la garance, des caille-lait, des graterons, etc., et l’on sait qu’en Angleterre on rend blanche la chair des veaux en les nourrissant de farineux et autres aliments doux, mêlés avec une certaine terre ou craie que l’on trouve dans la province de Bedford[4]. Il serait donc

  1. Gemelli Carreri, t. V, p. 272.
  2. Coq de Hambourg. Albin, t. III, p. 13, avec une figure.
  3. Dampier, t. III, p. 23.
  4. Journal économique, mai 1754.