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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/348

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un cercle de plumes autour des jambes, une queue fort épaisse qu’elle porte droite, et le bout des ailes noir ; elle chante avant le jour[1].

7o Poules de Camboge, transportées de ce royaume aux Philippines par les Espagnols ; elles ont les pieds si courts que leurs ailes traînent à terre ; cette race ressemble beaucoup à celle de la poule naine de France, ou peut-être à cette poule naine qu’on nourrit en Bretagne à cause de sa fécondité, et qui marche toujours en sautant : au reste, ces poules sont de la grosseur des poules ordinaires, et ne sont naines que par les jambes, qu’elles ont très courtes.

8o Le coq de Bantam a beaucoup de rapport avec le coq pattu de France ; il a de même les pieds couverts de plumes, mais seulement en dehors ; celles des jambes sont très longues et lui forment des espèces de bottes qui descendent beaucoup plus bas que le talon ; il est courageux et se bat hardiment contre des coqs beaucoup plus forts que lui ; il a l’iris des yeux rouge. On m’a assuré que la plupart des races pattues n’ont point de huppe. Il y a une grosse race de poules pattues qui vient d’Angleterre, et une plus petite que l’on appelle le coq nain d’Angleterre, qui est bien doré et à crête double.

Il y a encore une race naine, qui ne surpasse pas le pigeon commun en grosseur, et dont le plumage est tantôt blanc, tantôt blanc et doré. On comprend aussi dans les poules pattues la poule de Siam, qui est blanche et plus petite que nos poules communes.

9o Les Hollandais parlent d’une autre espèce de coqs propre à l’île de Java, où on ne les élève guère que pour la joute ; ils l’appellent demi-poule d’Inde. Selon Willughby, il porte sa queue à peu près comme le dindon. C’est sans doute à cette race que l’on doit rapporter celle de ces poules singulières de Java, dont parle Mandeslo[2], lesquelles tiennent de la poule ordinaire et de la poule d’Inde, et qui se battent entre elles à outrance comme les coqs. Le sieur Fournier m’a assuré que cette espèce a été vivante à Paris[3] ; elle n’a, selon lui, ni crête, ni cravate ; la tête est unie comme celle du faisan ; cette poule est très haute sur ses jambes ; sa queue est longue et pointue, les plumes étant d’inégale longueur ; et, en général, la couleur des plumes est rembrunie comme celle des plumes du vautour.

10o Le coq d’Angleterre ne surpasse pas le coq nain en grosseur, mais il est beaucoup plus haut monté que notre coq commun, et c’est la principale chose qui l’en distingue : on peut donc rapporter à cette race le xolo,

  1. Hist. gén. des Voyages, t. VIII, p. 151.
  2. Idem, t. II, p. 350.
  3. M. Fournier est un curieux qui a élevé pendant plusieurs années pour lui-même, pour S. A. S. M. le comte de Clermont et pour plusieurs seigneurs, des poules et des pigeons de toute espèce.