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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/534

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elle se trouve aussi à la Chine, et je l’ai appelée la fraise, à cause de l’espèce de fraise blanche qu’elle a sous la gorge, et qui tranche d’autant plus que son plumage est d’un brun noirâtre : elle est une fois plus petite que la nôtre. M. Edwards a donné la figure du mâle, pl. ccxlvii ; il diffère de la femelle représentée dans nos planches enluminées en ce qu’il est un peu plus gros, quoiqu’il ne le soit pas plus qu’une alouette ; en ce qu’il a plus de caractère dans la physionomie, les couleurs du plumage plus vives et plus variées, et les pieds plus forts. Le sujet dessiné et décrit par M. Edwards avait été apporté vivant de Nankin en Angleterre.

Ces petites cailles ont cela de commun avec celles de nos climats, qu’elles se battent à outrance les unes contre les autres, surtout les mâles ; et que les Chinois font à cette occasion des gageures considérables, chacun pariant pour son oiseau, comme on fait en Angleterre pour les coqs[1] : on ne peut donc guère douter qu’elles ne soient du même genre que nos cailles, mais c’est probablement une espèce différente de l’espèce commune ; et c’est par cette raison que j’ai cru devoir lui donner un nom propre et particulier.


LE TURNIX OU CAILLE DE MADAGASCAR

Nous avons donné à cette caille le nom de turnix[NdÉ 1], par contraction de celui de coturnix, pour la distinguer de la caille ordinaire dont elle diffère à bien des égards ; car, premièrement, elle est plus petite ; en second lieu, elle a le plumage différent, tant pour le fond des couleurs que pour l’ordre de leur distribution ; enfin elle n’a que trois doigts antérieurs à chaque pied, comme les outardes, et n’en a point de postérieur.


LE RÉVEIL-MATIN OU CAILLE DE JAVA[2]

Cet oiseau[NdÉ 2], qui n’est pas beaucoup plus gros que notre caille, lui ressemble parfaitement par les couleurs du plumage, et chante aussi par intervalles ; mais il s’en distingue par des différences nombreuses et considérables : 1o par le son de sa voix qui est très grave, très fort, et assez semblable à cette espèce de mugissement que poussent les butors en enfonçant leur bec dans la vase des marais[3] ;

  1. Voyez George Edwards, Gleanings, t. Ier, p. 78.
  2. Voyez Bontius, Historia naturalis et medica Indiæ orientalis, p. 64.
  3. Les Hollandais appellent ce mugissement pittoor, selon Bontius.
  1. Turnix nigricollis (Tetrao nigricollis Gmel.) [Note de Wikisource : actuellement Turnix nigricollis Gmelin, vulgairement turnix de Madagascar ; cet oiseau, qui n’est pas du même ordre que les cailles, ne doit pas être confondu avec celui qu’actuellement on appelle vulgairement caille de Madagascar, à savoir le Margaroperdix madagarensis Scopoli, qui lui est de la même famille que la caille commune].
  2. Turnix suscitator (Tetrao suscitator Gmel.) [Note de Wikisource : actuellement Turnix suscitator Gmelin, vulgairement turnix combattant ; cet oiseau appartient au même genre que le précédent].