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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/567

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il est à demi pattu et à peu près de la grandeur du ramier d’Europe, nous le rapporterons à cette espèce comme simple variété, quoiqu’il en diffère par les couleurs, étant marqué de taches triangulaires sur les ailes, et qu’il ait tout le dessous du corps gris, les yeux entourés d’une peau rouge et nue, l’iris d’un beau jaune, le bec noirâtre ; mais toutes ces différences de couleur dans le plumage, le bec et les yeux, peuvent être regardées comme des variétés produites par le climat.

Une troisième variété du ramier qui se trouve dans l’autre continent, c’est le pigeon à queue annelée de la Jamaïque[NdÉ 1], indiqué par Hans Sloane[1] et Browne, qui, étant de la grandeur à peu près du ramier d’Europe, peut y être rapporté plutôt qu’à aucune autre espèce : il est remarquable par la bande noire qui traverse sa queue bleue, par l’iris des yeux, qui est d’un rouge plus vif que celui de l’œil du ramier, et par deux tubercules qu’il a près de la base du bec.

II.LE FOUNINGO.

L’oiseau appelé à Madagascar founingo-mena-rabou, et auquel nous conserverons partie de ce nom parce qu’il nous paraît être d’une espèce particulière[NdÉ 2], et qui, quoique voisine de celle du ramier, en diffère trop par la grandeur pour qu’on puisse le regarder comme une simple variété[2]. M. Brisson a indiqué le premier cet oiseau[3], et nous l’avons fait représenter sous la dénomination de pigeon ramier bleu de Madagascar[NdÉ 3] : il est beaucoup plus petit que notre ramier d’Europe et de la même grandeur à peu près qu’un autre pigeon du même climat qui paraît avoir été indiqué par Bontius[4], et qui a ensuite été décrit par M. Brisson[5] sur un individu venant de Madagascar, où il s’appelle founingo maïtsou[NdÉ 4], ce qui paraît prouver que, malgré la différence de couleur du vert au bleu, ces deux oiseaux sont de la même espèce, et qu’il n’y a peut-être entre eux d’autre différence

  1. « Columba caudâ torquatâ, seu fasciâ fuscâ notata. » Sloane, Jamaïc., p. 302. — « Columba major, nigro cærulescens, caudâ fasciatâ. » Browne, p. 468.
  2. Ce qui nous fait présumer que le founingo est d’une autre espèce que celle de notre ramier, c’est que ce dernier se trouve dans ce même climat. « Nous vîmes (dit Bontekoe) dans l’île de Mascarenas quantité de pigeons ramiers bleus qui se laissaient prendre à la main ; nous en tuâmes ce jour-là près de deux cents… nous y trouvâmes aussi quantité de ramiers. » Voyages aux Indes orientales, p. 16.
  3. Le pigeon ramier bleu de Madagascar. Brisson, Ornithol., t. Ier, p. 140, avec une figure, planche xiv, fig. 1.
  4. « Columba viridissimi coloris. » Bonti., Ind. or., p. 62.
  5. Le pigeon ramier vert de Madagascar. Ornithologie, t. Ier, p. 142, avec une figure, planche xiv, fig. 2.
  1. Columba caribæa L. [Note de Wikisource : actuellement Patagioenas Jacquin, vulgairement pigeon de Jamaïque].
  2. Columba madagascariensis L. [Note de Wikisource : actuellement Alectroenas madagascariensis Linnæus, vulgairement founingo bleu].
  3. No 11 des planches enluminées de Buffon.
  4. Columba australis Lath. [Note de Wikisource : actuellement Treron australis Linnæus, vulgairement colombar maïtsou].

(Il a fallu corriger le placement des notes éditoriales dans le section II pour les placer logiquement. — ElioPrrl (d) 16 novembre 2022 à 14:01 (UTC))