Aller au contenu

Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/635

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

OISEAUX ÉTRANGERS
QUI ONT RAPPORT AU GEAI

I.LE GEAI DE LA CHINE À BEC ROUGE[NdÉ 1].

Cette espèce nouvelle vient de paraître en France pour la première fois : son bec rouge fait d’autant plus d’effet que toute la partie antérieure de la tête, du cou et même de la poitrine est d’un beau noir velouté ; le derrière de la tête et du cou est d’un gris tendre, qui se mêle par petites taches sur le sommet de la tête avec le noir de la partie antérieure ; le dessus du corps est brun et le dessous blanchâtre ; mais pour se former une idée juste de ces couleurs, il faut supposer une teinte de violet répandue sur toutes, excepté sur le noir, mais plus foncée sur les ailes, un peu moins sur le dos et encore moins sous le ventre. La queue est étagée, les ailes ne passent pas le tiers de sa longueur, et chacune de ses pennes est marquée de trois couleurs, savoir : de violet clair à l’origine, de noir à la partie moyenne, et de blanc à l’extrémité ; mais le violet tient plus d’espace que le noir, et celui-ci plus que le blanc.

Les pieds sont rouges comme le bec, les ongles blanchâtres à leur naissance et bruns vers la pointe, du reste fort longs et fort crochus. Ce geai est un peu plus gros que le nôtre et pourrait bien n’être qu’une variété de climat.

II.LE GEAI DU PÉROU.

Le plumage de cet oiseau[NdÉ 2] est d’une grande beauté : c’est un mélange des couleurs les plus distinguées, tantôt fondues avec un art inimitable, tantôt contrastées avec une dureté qui augmente l’effet. Le vert tendre qui domine sur la partie supérieure du corps s’étend d’une part sur les six pennes intermédiaires de la queue, et de l’autre va s’unir en se dégradant par nuances insensibles, et prenant en même temps une teinte bleuâtre, à une espèce de couronne blanche qui orne le sommet de la tête. La base du bec est entourée d’un beau bleu, qui reparaît derrière l’œil et dans l’espace au-dessous. Une sorte de pièce de corps de velours noir, qui couvre la gorge et embrasse tout le devant du cou, tranche par son bord supérieur avec cette belle couleur bleue, et par son bord inférieur avec le jaune jonquille qui règne sur la poitrine, le ventre et jusque sur les trois pennes latérales de chaque côté de la queue. Cette queue est étagée et plus étagée que celle du geai de Sibérie.

  1. Corvus erythrorynchos L. [Note de Wikisource : actuellement Urocissa erythroryncha Boddaert, vulgairement pirolle à bec rouge].
  2. Corvus peruvianus L. [Note de Wikisource : actuellement Cyanocorax yncas Boddaert, vulgairement geai vert].