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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/645

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7o Je retranche encore le hoxetot ou rollier jaune du Mexique[1], qui est le neuvième rollier de M. Brisson, et que j’ai mis à la suite des pies, comme ayant plus de rapports avec cette espèce qu’avec aucune autre.

Enfin, j’ai renvoyé ailleurs l’ococolin de Fernandez[2], par les raisons exposées ci-dessus à l’article des cailles, et je ne puis admettre dans le genre du rollier l’ococolin de Seba, très différent de celui de Fernandez, quoiqu’il porte le même nom ; car il a la taille du corbeau, le bec gros et court, les doigts et les ongles très longs, les yeux entourés de mamelons rouges, etc.[3]. En sorte qu’après cette réduction, qui me paraît aussi modérée que nécessaire, et en ajoutant les espèces ou variétés nouvelles, inconnues à ceux qui nous ont précédés, et même le trente et unième troupiale de M. Brisson, que je regarde comme faisant la nuance entre les rolliers et les oiseaux de Paradis, il reste deux espèces de rolles et sept espèces de rolliers avec leurs variétés.


LE ROLLE DE LA CHINE[NdÉ 1]

Il est vrai que cet oiseau a les narines découvertes comme les rolliers, et le bec fait à peu près comme eux ; mais ces traits de ressemblance sont-ils assez décisifs pour qu’on ait dû le ranger parmi les rolliers ? et ne sont-ils pas contre-balancés par des différences plus considérables et plus multipliées, soit dans les dimensions des pieds, que le rolle de la Chine a plus longs, soit dans les dimensions des ailes, qu’il a plus courtes, et composées d’ailleurs d’un moindre nombre de pennes, et de pennes autrement proportionnées[4], soit dans la forme de la queue, qu’il a étagée, soit enfin dans la forme de la huppe, qui est une véritable huppe de geai, et tout à fait semblable à celle du geai bleu de Canada ? C’est d’après ces différences, et surtout celle de la longueur des ailes, dont l’influence ne doit pas être médiocre sur les habitudes d’un oiseau, que je me suis cru en droit de séparer des

  1. Voyez Hist. avium novæ Hispaniæ, cap. lviii ; et Seba, t. Ier, p. 96, no 1.
  2. Hist. avium novæ Hispaniæ, cap. lxxxv.
  3. Voyez Seba, p. 100, no 1. Nouvel exemple de la liberté qu’a prise cet auteur d’appliquer les noms de certains oiseaux étrangers à d’autres oiseaux étrangers tout différents. On ne peut trop avertir les commençants de ces fréquentes méprises, qui tendent à faire un chaos de l’ornithologie.
  4. Dans le rolle de la Chine, l’aile est composée de dix-huit pennes, dont la première est très courte, et dont la cinquième est la plus longue de toutes, comme dans le geai ; tandis que dans le rollier l’aile est composée de vingt-trois pennes, dont la seconde est la plus longue de toutes.
  1. Coracias sinensis L. [Note de Wikisource : actuellement Cissa chinensis Boddaert, vulgairement pirolle verte ou pirolle de Chine]. — « Le Coracias sinensis ou Rolle de la Chine se rapproche, par son bec échancré, soit des Merles, soit des Pies grièches. » (Cuv.)