Aller au contenu

Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/644

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vent entre le mâle et la femelle d’une même espèce, ou entre l’oiseau jeune et le même oiseau plus âgé, et encore, entre l’individu habitant un pays chaud et le même individu transporté dans un pays froid, et enfin entre un individu sortant de la mue et le même individu ayant réparé ses pertes et refait des plumes nouvelles plus brillantes qu’auparavant.

1o D’après ces vues, qui me paraissent fondées, je me crois en droit de réduire d’abord à une seule et même espèce le rollier d’Europe et le shagarag de Barbarie, dont parle le docteur Shaw ;

2o Je réduis de même à une seule espèce le rollier d’Abyssinie[NdÉ 1] no 626, et celui du Sénégal[NdÉ 2], no 326, que M. Brisson ne paraît pas avoir connus ;

3o Je réduis encore à une seule espèce le rollier de Mindanao[NdÉ 3], no 285[NdÉ 4] ; celui d’Angola[NdÉ 5], no 88, dont Brisson a fait ses deuxième et troisième rolliers[1], et celui de Goa[NdÉ 6] no 627, dont M. Brisson n’a point parlé : ces trois espèces n’en feront ici qu’une seule par les raisons que je dirai à l’article des rolliers d’Angola et de Mindanao ;

4o Je me crois en droit d’exclure du genre des rolliers la cinquième espèce de M. Brisson, ou le rollier de la Chine, parce que c’est un oiseau tout différent, et qui ressemble beaucoup plus au grivert de Cayenne, avec lequel je l’associerai sous la dénomination commune de rolle ; et je les placerai tous deux avant les rolliers, parce que ces deux espèces me paraissent faire la nuance entre les geais et les rolliers ;

5o J’ai renvoyé aux pies le rollier des Antilles, qui est la sixième espèce de M. Brisson[2], et cela par les raisons que j’ai dites ci-dessus à l’article des pies ;

6o Je laisse parmi les oiseaux de proie l’ytzquauhtli, dont M. Brisson a fait sa septième espèce de rollier sous le nom de rollier de la Nouvelle-Espagne, et dont M. de Buffon a donné l’histoire à la suite des aigles et des balbuzards ; en effet, selon Fernandez, qui est l’auteur original[3], et selon Seba lui-même, qui l’a copié[4], c’est un véritable oiseau de proie qui donne la chasse aux lièvres et aux lapins, et qui par conséquent est très différent des rolliers. Fernandez ajoute qu’il est propre à la fauconnerie, et que sa grosseur égale celle d’un bélier ;

  1. Voyez son Ornithologie, t. II, p. 69, 72 et 75.
  2. Voyez son Ornithologie, p. 80.
  3. Historia avium novæ Hispaniæ, cap. c.
  4. Seba, t. Ier, p. 97, no 2.
  1. Coracias abyssinica L. [Note de Wikisource : actuellement Coracias abyssinicus Hermann, vulgairement rollier d’Abyssinie].
  2. Coracias senegala L. — Simple variété du Coracias abyssinica.
  3. Coracias bengalensis Cuv. [Note de Wikisource : actuellement Coracias benghalensis Linnæus, vulgairement rollier indien]
  4. Planches enluminées de Buffon.
  5. Le jeune du Coracias abyssinica.
  6. Variété du Coracias bengalensis.