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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/681

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qui indique quelque analogie avec l’étourneau. D’ailleurs, je ne vois pas trop à quel autre oiseau d’Europe on pourrait le rapporter. M. Brisson, qui a voulu en faire un cottinga[1], a été obligé, pour l’y amener, de retrancher de la description de Fernandez, déjà trop courte, les mots qui indiquaient la forme allongée et pointue du bec, cette forme de bec étant en effet plus de l’étourneau que du cottinga. Outre cela, le cacastol est à peu près de la grosseur de l’étourneau ; il a la tête petite comme lui, et n’est pas un meilleur manger ; enfin, il se tient dans les pays tempérés et les pays chauds. Il est vrai qu’il chante mal, mais nous avons vu que le ramage naturel de l’étourneau d’Europe n’était pas fort agréable, et il est à présumer que s’il passait en Amérique, où presque tous les oiseaux chantent mal, il chanterait bientôt tout aussi mal, par la facilité qu’il a d’apprendre, c’est-à-dire, d’imiter le chant d’autrui.

V.LE PIMALOT[2].

Le bec large de cet oiseau pourrait faire douter qu’il appartînt au genre de l’étourneau[NdÉ 1] ; mais s’il était vrai, comme le dit Fernandez, qu’il eût la nature et les mœurs des autres étourneaux, on ne pourrait s’empêcher de le regarder comme une espèce analogue, d’autant plus qu’il se tient ordinairement sur les côtes de la mer du Sud, apparemment parmi les plantes aquatiques, de même que notre étourneau d’Europe se plaît dans les roseaux, comme nous avons vu. Le pimalot est un peu plus gros.

VI.L’ÉTOURNEAU DES TERRES MAGELLANIQUES OU LE BLANCHE-RAIE.

Je donne à cette espèce nouvelle, apportée par M. de Bougainville, le nom de blanche-raie[NdÉ 2], à cause d’une longue raie blanche qui, de chaque côté, prenant naissance près de la commissure des deux pièces du bec, semble passer par-dessous l’œil, puis reparaît au delà pour descendre le long du cou. Cette raie blanche fait d’autant plus d’effet, qu’elle est environnée, au-dessus et au-dessous, de couleurs très rembrunies : ces couleurs sombres dominent sur la partie supérieure du corps ; seulement les pennes des ailes et leurs couvertures sont bordées de fauve. La queue est d’un noir décidé, fourchue de plus, et ne s’étend pas beaucoup au delà des ailes, qui sont fort longues. Le dessous du corps, y compris la gorge, est d’un beau rouge cramoisi, moucheté de noir sur les côtés ; la partie antérieure de l’aile est du même cramoisi, sans mouchetures, et cette couleur se retrouve encore

  1. Brisson, t. II, p. 347.
  2. Mot formé du nom mexicain de cet oiseau Pitzmalotl.
  1. C’est une espèce douteuse.
  2. Sturnus militaris Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Leistes loyca Molina, vulgairement sturnelle australe].