Aller au contenu

Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/680

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

III.LE TOLCANA[1][NdÉ 1].

La courte notice que Fernandez nous donne de cet oiseau est non seulement incomplète, mais elle est faite très négligemment ; car, après avoir dit que le tolcana est semblable à l’étourneau pour la forme et pour la grosseur, il ajoute tout de suite qu’il est un peu plus petit ; cependant, c’est le seul auteur original qu’on puisse citer sur cet oiseau, et c’est d’après son témoignage que M. Brisson l’a rangé parmi les étourneaux. Il me semble néanmoins que ces deux auteurs caractérisent le genre de l’étourneau par des attributs très différents : M. Brisson, par exemple, établit pour l’un de ses attributs caractéristiques le bec droit, obtus et convexe ; et Fernandez, parlant d’un oiseau du genre du tzanatl ou étourneau[2], dit qu’il est court, épais et un peu courbé, et, dans un autre endroit[3], il rapporte un même oiseau, nommé cacalotototl, au genre du corbeau (qui se nomme, en effet, cacalotl en mexicain, chap. clxxxiv), et à celui de l’étourneau[4] ; en sorte que l’identité des noms employés par ces deux écrivains ne garantit nullement l’identité de l’espèce dénommée, et c’est ce qui m’a déterminé à conserver à l’oiseau de cet article son nom mexicain, sans assurer ni nier qu’il soit un étourneau.

Le tolcana se plaît, comme nos étourneaux d’Europe, dans les joncs et les plantes aquatiques. Sa tête est brune, et tout le reste de son plumage est noir. Cet oiseau n’a point de chant, mais seulement un cri, et il a cela de commun avec beaucoup d’autres oiseaux d’Amérique, qui sont en général plus recommandables par l’éclat de leurs couleurs que par l’agrément de leur ramage.

IV.LE CACASTOL[5].

Je ne mets cet oiseau étranger[NdÉ 2] à la suite de l’étourneau que sur la foi très suspecte de Fernandez, et aussi d’après l’un de ses noms mexicains,

  1. Nom formé du nom mexicain Tolocatzanatl, et qui signifie étourneau des roseaux Fernandez, Hist. avium Novæ-Hispaniæ, cap. xxxvi. C’est le troisième étourneau de M. Brisson, t. II, p. 448.
  2. Fernandez, chap. xxxvii.
  3. Ibid., chap. cxxxii.
  4. « Cacalotototl seu avis corvina ad sturnorum tzanatlve genus videtur pertinere. » — Cet oiseau a, selon Fernandez, le plumage noir tirant au bleu, le bec tout à fait noir, l’iris orangé, la queue longue, la chair mauvaise à manger, et point de chant. Il se plaît dans les pays tempérés et les pays chauds. Il est difficile, d’après cette notice tronquée, de dire si l’oiseau dont il s’agit est un corbeau ou un étourneau.
  5. Nom formé du nom mexicain Caxcaxtototl. Fernandez, chap. clviii. On lui donne encore dans la Nouvelle-Espagne le nom de Hueitzanatl, et nous avons vu que le mot mexicain tzanatl répondait à notre mot étourneau.
  1. Sturnus obscurus et mexicanus Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Molothrus ater Boddaert, sous-espèce obscurus Gmelin, vulgairement vacher à tête brune].
  2. Sturnus mexicanus Gmel. (Espèce douteuse.) [Note de Wikisource : Le fait que Fernandez appelle aussi cet oiseau hueitzanatl laisse à penser qu’il s’agit encore du quiscale à longue queue, un ictéridé déjà décrit deux fois plus haut ; voyez l’article des oiseaux étrangers qui ont rapport à la pie, nos IV et VI].