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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/687

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moins quant au plumage, il a encore appliqué à ce même oiseau ce qu’a dit Fernandez du véritable acolchi, savoir, que les Espagnols l’appellent tordo, c’est-à-dire étourneau.

Ce faux acolchi de Seba a un long bec jaune sortant d’une tête toute noire ; la gorge de cette dernière couleur, la queue noirâtre ainsi que les ailes ; celles-ci ont pour ornement de petites plumes couleur d’or qui font un bon effet sur ce fond rembruni.

Seba donne son acolchi pour un oiseau d’Amérique ; et j’ignore pourquoi M. Brisson, qui ne cite d’autre autorité que celle de Seba, ajoute qu’on le trouve surtout au Mexique[1]. Il est vrai que le mot acolchi est mexicain, mais on ne peut assurer la même chose de l’oiseau auquel Seba a trouvé bon de l’appliquer.


L’ARC-EN-QUEUE[2]

Fernandez donne le nom d’oziniscan[3] à deux oiseaux qui ne se ressemblent point du tout[4], et Seba a pris la licence d’appliquer ce même nom à un troisième oiseau, qui diffère entièrement des deux autres[5], excepté pour la grosseur, car ils sont dits tous trois avoir la grosseur d’un pigeon.

Ce troisième oziniscan, c’est l’arc-en-queue dont il s’agit dans cet article[NdÉ 1]. Je le nomme ainsi à cause d’un arc ou croissant noir qui paraît et se dessine très bien sur la queue lorsqu’elle est épanouie, d’autant qu’elle est d’une belle couleur jaune, ainsi que le bec et le corps entier, tant dessus que dessous ; la tête et le cou sont noirs, et les ailes de la même couleur, avec une légère teinte de jaune.

J’oubliais de dire que le croissant de la queue a sa concavité tournée du côté du corps de l’oiseau.

Seba ajoute qu’il a reçu d’Amérique plusieurs de ces oiseaux, et qu’ils passent dans le pays pour des espèces d’oiseaux de proie ; peut-être ont-ils les mêmes habitudes que notre premier troupiale : d’ailleurs, la figure que donne Seba présente un bec un peu crochu vers la pointe.


  1. Voyez son Ornithologie, t. II, p. 88. Il lui a donné en conséquence le nom de troupiale du Mexique.
  2. C’est le troupiale à queue annelée de Brisson.
  3. Tome II, p. 89. La véritable orthographe sauvage ou brésilienne de ce mot est otzinitzcan.
  4. De Avibus Novæ-Hispaniæ, cap. lxxxvi et clvi.
  5. Seba, t. Ier, p. 97, planche lxi, fig. 3.
  1. Oriolus annulatus Gmel. C’est une espèce douteuse.