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Page:Buies - Au portique des Laurentides, 1891.djvu/19

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UNE PAROISSE MODERNE

quée et invulnérable jusque-là, s’écroula et s’entrouvrit en mugissant devant l’homme et lui livra passage jusqu’aux plus lointaines retraites, et c’est ainsi qu’un nouveau sol était conquis par le défricheur, c’est ainsi qu’une contrée nouvelle, aussi vaste qu’une province et, la veille encore, ignorée de tous, allait entrer dans le domaine national et apporter un chapitre de plus au livre de nos destins


IV


Combien ils furent laborieux, combien ils furent pénibles les commencements de Saint-Jérôme, nul ne saurait le dire. Hélas ! c’est là l’histoire de chaque défrichement successif, même de nos jours où tant de sollicitude s’attache au défricheur et où l’on cherche à lui venir en aide de tant de manières, soit par un budget spécial, soit par des loteries, soit par des privilèges légalement consacrés, soit enfin par la création de sociétés de colonisation.

C’est que ce n’est pas le riche qui colonise, mais bien celui-là seul qui n’a que sa hache, et qui, avec ce seul outil, parvient à ouvrir de