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Page:Buies - Au portique des Laurentides, 1891.djvu/66

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LE CURÉ LABELLE

de la rivière du Nord : « Ce pays-ci, me dit-il, a été fait sous les eaux. Plus tard, les eaux se sont séparées, la terre s’est découverte, les plantes ont surgi ; les arbres, les feuilles, qui pourrissaient, ont fait les montagnes de terre que nous voyons : l’eau se retirant et gagnant le fleuve, la terre se formant, cela établissait des courants qui entraînaient les glaces l’été, des glaciers énormes qui déposaient des blocs erratiques. Des couches terrestres ont tourné ; il y en a beaucoup qui sont verticales, ce qui est dû en grande partie à l’action intérieure du globe.

« Ces commotions n’ont pas effondré le terrain, c’est pour cela que l’on trouve le sol intact sur la crête des rochers et des montagnes, contrairement à ce qui se voit ailleurs, où il y a eu enfoncement. Les forces érosives ont néanmoins creusé des cavités. On trouve des veines cristallines qui sont tout à coup interrompues par un lac ; on continue en ligne droite sur le lac et l’on retrouve la veine de l’autre côté, c’est parce que là l’enfoncement a pu se produire, le terrain étant plus mou ; cet enfoncement c’est le lac lui-même. Ce qui précède explique pourquoi nous n’avons pas de charbon dans ce pays-ci ; tout le sol végétal est resté à la surface, n’y ayant pas eu enfonce-